Casanis ou cannabis
Que dit Francis Cabrel dans une interview au quotidien Le
Parisien ? Que le cannabis ne lui paraît pas beaucoup plus nocif que
le Pastis.
Là, on retrouve le Cabrel qu'on aime. L'artiste engagé,
indispensable au progrès de notre pauvre société. L'homme public responsable
qui étudie les sujets, les analyse scientifiquement avant de livrer au monde
ses conclusions.
Peu importe que Monsieur Cabrel parle du Pastis plutôt que du
Pernod, légèrement moins alcoolisé ou du Casanis, très prisé à Marseille et
dont la teneur en réglisse est la marque de fabrique. Surtout que Casanis rime
avec cannabis et que la démonstration du Sieur Cabrel en eut été plus convaincante.
Passons. L'essentiel est ailleurs. Il est dans l'entreprise
de banalisation du cannabis. Le chanteur guitariste ne mentionne pas, ignore ou
se fiche complètement de toutes les études non pas policières mais médicales
qui dénoncent les dangers du cannabis, lequel s'attaque aux neurones et à la
longue, notamment chez les ados provoque ce que les psychiatres appellent un "syndrome déficitaire", une perte d'énergie et une impossibilité à
s'investir dans quelque action que ce soit.
Sans doute notre bien pensant chanteur est-il adepte de
l'angélisme qui conduit à faire le subtil distinguo entre les drogues avérées
dures et les drogues supposées douces. Et après tout c'est son droit. Pastis ou
cannabis, il faut choisir ! Le pire serait sans doute de boire un pastis tout
en fumant un joint et en écoutant le dernier album de Cabrel ou il revisite Bob
Dylan. Car en fait de visite, c'est plutôt une effraction.
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