Au cinéma, il n'y a pas que Tintin
Du cinoche créatif et pas seulement productif. Comme The Artist , incroyable film muet et noir et blanc, petit chef d’œuvre de poésie, de romantisme et de culot, servi par l’impeccable talent d’un Jean Dujardin déjà couronné à Cannes et dont on dit qu’il pourrait doubler la mise à Hollywood.
Dans la salle d’à coté et même celle du dessus en terme de fréquentation, voici Polisse , une sorte de kaléidoscope intime et implacable d’une bande de flics coincés, torturés entre l’attirance répulsion qu’ils ont pour leur boulot, (la protection des mineurs souillés par les adultes) et la déprimante médiocrité de ce qui leur reste de vie privée. Étonnante prestation du rappeur Joey Starr pour une fois à l’aise parmi les flics ce qui n’est pas une mince incongruité. Applaudissement à la fin. Les spectateurs adorent Polisse .
Et puis, il y a la perle absolue qui s’appelle L’exercice de l’Etat , mais qu’un psychanalyste aurait baptisé « psychopathologie de la vie politique ». On y voit comment le quotidien ordinaire et frénétique d’un ministre et de son chef de cabinet les transforme en victimes sado masochistes d’un pouvoir qui abime salement ceux qui l’exercent et détruit leurs entourages. C’est puissant comme un polar, cynique comme une fable, tragique comme un mélo, réaliste comme un documentaire.
* L’exercice de l’Etat vise les neurones, Polisse touche les sentiments, The Artist* ratisse tous azimuts. La poésie en plus. Pour une fois qu’on a l’embarras du choix, on va quand même pas se plaindre ! Et il n’y a pas que Tintin dans la vie.
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