"Norferville" de Franck Thilliez

Gilbert Chevalier a choisi aujourd'hui le polar de Franck Thilliez, paru aux éditions Fleuve Noir, "Norferville". L'un de ses meilleurs romans.
Article rédigé par Gilbert Chevalier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
"Norferville", le nouveau polar de Franck Thilliez, l'un des auteurs de thrillers préférés des Français. (EDITIONS FLEUVE NOIR)

Ne cherchez pas Norferville sur une carte, la ville n'existe pas, cette bourgade du Grand Nord canadien est née de l'imagination de Franck Thilliez. En revanche, l'écrivain s'est inspiré de villes bien réelles du nord du Québec, à la lisière de la province de Terre-Neuve et du Labrador. Des régions où le froid extrême, les forêts d'épinettes, les lacs très nombreux, les caribous, mais aussi de gigantesques mines de fer et surtout, la cohabitation difficile entre différentes communautés. Différentes populations font d'excellents ingrédients pour un polar.

Franck Thilliez s'est donc engouffré, comme beaucoup de ses confrères, dans ce monde subarctique, où les discriminations et les souffrances endurées par les Premières Nations commencent à intéresser beaucoup de monde. En l'occurrence, dans Noferville, ce sont les Indiens Innus qui sont au centre du roman. Et Norferville, justement, qu'est-ce que ça nous raconte ? Franck Thilliez nous embarque dans les pas d'une policière, elle-même métisse, qui a passé sa jeunesse dans cette ville et où le corps mutilé d'une jeune Française a été retrouvé, abandonné dans la neige. Sans réfléchir, son père, lui-même enquêteur et criminologue à Lyon, plaque tout pour se rendre sur place.

Et ce tandem d'enquêteurs va aller de découverte en découverte, dans cette ville à l'atmosphère très lourde, sombre, et où les relations sont tendues entre Indiens, Innus et la population d'origine européenne, sur fond d'exploitation minière et de trafic d'êtres humains, en l'occurrence de jeunes et jolies Amérindiennes.

Le père de la victime et la policière métisse vont aller au bout de leur enquête, malgré l'indifférence des autorités pour ces victimes indiennes. Le duo ira de surprise en surprise, et la policière métisse devra régler des comptes de jeunesse. Franck Thilliez a abandonné momentanément Shako et Hannebelle, ses flics habituels. Il est également beaucoup plus sobre dans les descriptions de ces scènes de crime et de violence. Le Grand Nord, le sort des Indiens, et le duo imaginé par Franck Thilliez font de Norferville, l'un de ses meilleurs romans.

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