Commission sur la Nouvelle-Calédonie : "Manuel Valls a démontré son incapacité à être un responsable politique de consensus"
Danièle Obono, députée La France insoumise de Paris, était l’invitée du 8h30 politique, samedi 7 octobre.
Jean-Luc Mélenchon a quitté vendredi la mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, au motif que sa présidence a été confiée à Manuel Valls. Invitée à réagir samedi sur franceinfo, la députée La France insoumise de Paris Danièle Obono explique ce retrait "parce que Manuel Valls a démontré son incapacité à être un responsable politique de consensus et qui est capable d’avoir un débat".
Elle dénonce "le comportant extrêmement clivant" de l'ancien Premier ministre à l'Assemblée, pointant notamment du doigt "la manière qu'il a eu de dénoncer la France insoumise comme une sorte d’ennemi de l’intérieur".
Si Jean-Luc Mélenchon a décidé de quitter cette mission parlementaire sur la Nouvelle-Calédonie, c’est justement pour "éviter de se retrouver à nouveau dans une situation qui porterait atteinte au but même de cette commission", explique-t-elle.
"Manuel Valls a démontré son incapacité à être un responsable politique de consensus, capable d'avoir un débat", estime Danièle Obono (FI) pic.twitter.com/aiDLbAknoB
— franceinfo (@franceinfo) 7 octobre 2017
Concernant les propos de Jean-Luc Mélenchon qui a déclaré que "Monsieur Valls (…) suscite de forts rejet du fait de sa proximité avec les thèses ethnicistes de l’extrême droite", Danièle Obono estime que l’ancien Premier ministre "s’expose avec des membres de l’extrême droite très complaisamment" et que les mots utilisés sont aussi "le résultat d’un processus d’emballement dont Manuel Valls a été le principal initiateur".
Sexisme et radicalisation : pas "d'amalgame"
Les propos de Danièle Obono, qui a estimé dimanche qu'un chauffeur de bus refusant de conduire un bus après une femme pouvait le faire par "sexisme" et pas nécessairement parce qu'il était "radicalisé", ont suscité des critiques, parfois virulentes, comme celles de l’ancien Premier ministre Manuel Valls qui a parlé de "complicité avec un islam politique".
La députée La France insoumise de Paris assume, samedi sur franceinfo, ses propos et fait à nouveau le distinguo : "Est-ce qu’il y a des personnes qui au nom de leur religion ont une idéologie réactionnaire et discriminante ? Oui bien-sûr", dit-elle. "Le fait qu’une personne refuse d’assurer son service après qu’une femme l’ait fait est sanctionnable parce que, dans une entreprise privée ou publique, quand on a un comportement de discrimination, on doit être sanctionné", ajoute Danièle Obono qui critique "l’emballement, l’amalgame et la confusion" autour de cet exemple particulier.
"Toutes les religions" peuvent permettre de justifier une "idéologie réactionnaire", le lien avec le terrorisme pas "direct, unique" - Obono pic.twitter.com/ISyVUsK03Y
— franceinfo (@franceinfo) 7 octobre 2017
Catalogne : "Il faut sortir par le haut de cette crise"
La Catalogne est dans l’impasse et divisée sur son indépendance. Des manifestations de partisans au dialogue et d’anti-indépendantistes sont prévues samedi en Espagne. Vendredi, le gouvernement espagnol a appelé les séparatistes à dissoudre leur parlement et à convoquer des élections dans la région. Le président français Emmanuel Macron avait apporté dès lundi son soutien à Mariano Rajoy en déclarant dans un communiqué "son attachement à l'unité constitutionnelle de l'Espagne".
Danièle Obono estime samedi sur franceinfo que "la situation est arrivée à un tel point qu'il faut peut-être une tierce partie". Il faut "sortir par le haut d'une crise très grave et très sérieuse. C'est pour cela qu'il faut du dialogue. Il faut passer par des processus constituants", ajoute-t-elle. "Il faut sortir par le haut de cette crise, répète Danièle Obono, et pour nous, la démocratie et l’expression populaire est le meilleur moyen de le faire".
Mobilisation contre les ordonnances : "Nous appelons à la convergence"
Une nouvelle mobilisation contre les ordonnances de la loi Travail est prévue mardi. Il faut "un mouvement d’ensemble", estime Danièle Obono. La députée La France Insoumise soutient qu'il n'y a "pas de course de vitesse" entre les syndicats et son parti. "Au contraire, nous avons été dès le départ pour participer. Nous avons été dans les mobilisations syndicales et nous avons été très bien accueillis", assure-t-elle. La France insoumise appelle "à la convergence, il ne s'agit pas de récupérer, ni d'opposer, ni de se faire une concurrence et je crois que tout le monde l'a bien compris", poursuit Danièle Obono.
Ordonnances: "Pas de récupération" par La France insoumise de la mobilisation syndicale, dit Danièle Obono, "nous appelons à la convergence" pic.twitter.com/mwOY2PaIu3
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