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Réforme des retraites, mobilisation, racisme et IVG... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Laure Lavalette

La porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 15 février 2023.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Laure Lavalette, porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale, était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 15 février 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Laure Lavalette, députée du Var, porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, était l'invitée du "8h30 franceinfo", mercredi 15 février 2023. Réforme des retraites, mobilisation, racisme et IVG... Elle répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia. 

Rejet de l'index seniors : "C'est la victoire des oppositions"

Laure Lavalette salue ce mercredi une "victoire des oppositions" au lendemain du rejet par les députés de l'article 2 de la réforme des retraites, qui prévoyait d'instaurer un index senior dans les entreprises. La porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale estime que ce dispositif n'avait "rien de révolutionnaire" et ressemblait plutôt à "un gadget un peu superfétatoire". Selon Laure Lavalette, cet index "a fait perdre un temps fou" aux parlementaires : à l'issue de "7 heures en Commission et 2 jours et demi" dans l'hémicycle, "nous avons fini par mettre le gouvernement en difficulté", se félicite Laure Lavalette.

La députée RN du Var ne souhaite pas "contraindre les entreprises", elle plaide plutôt pour un changement de mentalité afin de "montrer à quel point un senior peut être une valeur ajoutée dans l'entreprise".

Dispositif carrières longues : "On sent bien une certaine panique au sein du gouvernement"

"On sent bien une certaine panique au sein du gouvernement", réagit la porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale après les nouvelles concessions sur les carrières longues effectuées mardi par Élisabeth Borne. La Première ministre a en effet annoncé que les salariés concernés par ce dispositif n'auront pas à cotiser plus de 43 ans pour partir à la retraite dès lors qu'ils auront atteint l'âge de départ anticipé requis. Laure Lavalette voit dans cette décision gouvernementale "une main tendue" aux députés Les Républicains. "C'est un os à ronger qui a été donné à Aurélien Pradié", le député LR du Lot, lance Laure Lavalette. Elle y voit une "contrepartie factice" à l'égard des LR et "de fausses avancées" sur ce texte, dont elle est farouchement opposée.

Grève : "Si on peut arriver à faire tomber cette réforme sans blocage, ce sera mieux"

"Si on peut arriver à faire tomber cette réforme sans blocage, ce sera mieux", estime la porte-parole du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, alors que l'Intersyndicale appelle à mettre "la France à l'arrêt le 7 mars" pour dénoncer le projet de loi sur les retraites. Laure Lavalette "soutient la mobilisation", mais elle refuse "que les gens refassent deux heures de queue aux stations-services", faisant ici référence aux grèves survenues dans des raffineries et dépôts de carburant en octobre dernier.

Elle se dit également "pas à l'aise avec l'idée de se retrouver aux côtés de Philippe Martinez", le secrétaire général de la CGT. Laure Lavalette pointe du doigt notamment l'appel des syndicats à voter contre le RN, et donc pour Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle. La députée RN du Var demande plutôt aux "oppositions et à la Nupes de retirer [leurs] amendements" afin de pouvoir mener l'examen du texte avant la date butoir du 17 février.

Sondage du Cran : "pas l'impression" que la société française est raciste

Laure Lavalette assure être "choquée" des résultats du sondage Ipsos commandé par le Conseil représentatif des associations noires, selon lequel neuf personnes noires sur dix en France métropolitaine se disent être victimes de discrimination raciale dans leur vie de tous les jours. Si la députée RN du Var estime que ce chiffre est "colossal" et "remet pas mal en question notre société", elle "n'a pas l'impression" que la société française soit pour autant raciste.

Elle reconnaît toutefois que "des discriminations bien sûr qu'il y en a" et appelle à "en faire encore plus à l'école" pour lutter contre ces discriminations. "Il y a vraisemblablement un énorme boulot encore à faire au sein de cette société sur ces racismes, quels qu'ils soient", affirme-t-elle, évoquant notamment les discriminations subies par les personnes en situation de handicap.

Alors que 31% des Français affirment qu'ils réagiraient mal si leur enfant épousait une personne noire, Laure Lavalette assure que "la couleur de peau n'est absolument pas un problème" pour elle. En revanche, elle soutient que si un de ses enfants épousait "un musulman très pieux, ça pourrait [lui] poser un problème". "Je n'ai pas très envie que ma fille se retrouve en niqab", avance-t-elle.

IVG dans la Constitution : "Aucun groupe politique ne remet en cause l'avortement"

"Aucun groupe politique en France ne remet en cause l'avortement", soutient la porte-parole du groupe RN à l'Assemblée, défavorable à l'inscription dans la Constitution de la liberté de la femme de recourir à l'IVG. Le Sénat s'était dit favorable à cette proposition de loi constitutionnelle portée par La France insoumise, et votée en première lecture à l'Assemblée nationale en novembre. Laure Lavalette explique s'être "abstenue" de voter la mesure qu'elle qualifie de "superfétatoire".

En 2014, lors de l'élection municipale de Toulon, Laure Lavalette avait voté les engagements d'une association "Choisir la vie", opposée à l'IVG. Ce mercredi, la députée RN se justifie et explique qu'elle "avait lu en diagonale cette charte". Ce document demandait notamment aux signataires de soutenir, aux sénatoriales et à la présidentielle, les candidats s'engageant à abroger la loi sur l'avortement. Laure Lavalette assure que "ce dernier point ne [lui] convenait pas". "Je ne l'ai pas voté pour ce dernier point, mais pour venir en aide au niveau municipal à des femmes qui voulaient garder leur enfant, mais qui, dans une précarité, ne pouvaient pas le faire", ajoute-t-elle.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 15 février 2023 :

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