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Réforme des retraites, mobilisation des enseignants, succession de Philippe Martinez... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Marie Buisson

La secrétaire générale de la fédération de l'éducation de la CGT était l'invitée du "8h30 franceinfo", vendredi 20 janvier 2023.

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Marie Buisson, secrétaire générale de la fédération de l'éducation de la CGT, sur franceinfo le vendredi 20 décembre 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Marie Buisson, secrétaire générale de la fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture à la CGT, candidate à la succession de Philippe Martinez, était l'invitée du "8h30 franceinfo", vendredi 20 janvier 2023.

Réforme des retraites : "C'est un succès, on ne s’arrêtera pas, on veut aller jusqu’au retrait"

Les manifestations contre la réforme des retraites ont rassemblé entre 1,2 et 2 millions de personnes jeudi 19 janvier."C’est un succès des travailleurs et des travailleuses." Les chiffres "sont très forts" et "le rejet est énorme de cette réforme", déclare Marie Buisson, qui pourrait succéder à Philippe Martinez à la tête de la CGT. 

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Les syndicats ne comptent pas s'arrêter là. "Entre aujourd’hui et le 31 janvier, il y aura tout un tas d’action, des assemblées générales dans les entreprises. On va se réunir et proposer des actions." La CGT lance des appels et "ce sont les salariés qui décident de se saisir. On ne s’arrêtera pas, on veut aller jusqu’au retrait de la réforme et on appelle à une nouvelle grosse journée de mobilisation de l'intersyndicale le 31 janvier." D'ici là, la CGT estime qu'il faut "encore discuter. On a encore des choses à proposer aux salariés."

Force ouvrière a déclaré vouloir bloquer l’économie. "L’objectif" pour la CGT, "c’est d’avoir des grèves massives et fortes", quitte à bloquer les transports et l’énergie "parce que c’est le moyen qui est mis à disposition des salariés pour se faire entendre par le gouvernement", estime Marie Buisson.

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Après les manifestations de ce jeudi, "c’est au gouvernement de prouver qu’ils entendent les grévistes. On a depuis des mois des tas de grèves sur les salaires et on a vu qu'il faut faire la grève plusieurs jours pour ouvrir des négociations salariales."

Marie Buisson prévient : "Si le gouvernement n’entend pas, il portera la responsabilité d’un mouvement dur, long et déterminé." Les réactions de certains politiques montrent "qu'ils n'ont pas entendu. Il y a une forme de provocation" de la part d’Emmanuel Macron "lorsqu’il dit 'j’ai été élu'. Le fait d’avoir été élu avec des voix de gens qui ne voulaient pas que Marine Le Pen devienne présidente, ça l’oblige à écouter très sérieusement ce qui est en train de se passer."

Si la réforme n’est pas retirée, "on va continuer, on va monter en puissance et tenir jusqu’à ce qu’ils retirent leur réforme. Contrairement à ce que croit Emmanuel Macron, il ne peut pas diriger tout seul ce pays depuis l’Élysée."

Enseignants : "Aujourd’hui, 20 % des enseignants partent avec une décote assez forte"

Les enseignants étaient très mobilisés ce jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites. "Ce ne sont pas des métiers facile ou simple. C'est fatigant, cela tire sur le physique, le mental. Il y avait autour de 70 % de grévistes dans l'Éducation."

Le recrutement des enseignants "se fait à Bac +5. Comment faites-vous pour avoir vos anuités ? Aujourd’hui, 20 % des enseignants partent avec une décote assez forte et donc qui sont dans des conditions précarisées au moment de leur retraite."

"Les mesures prises par le gouvernement pénalisent les enseignants qui sont au milieu ou en fin de carrière. Les augmentations de salaires, on ne les a pas vues à part le relèvement du point d'indice" de 3,5 % avec une inflation à 6 %, déplore Marie Buisson. "On demande un dégel du point d’indice" pour les enseignants. "Avec le gel du point d'indice, on perd en pouvoir d'achat depuis 20 ans. C'est inacceptable."

Succession de Philippe Martinez : "J’ai été proposée et cette proposition a été validée"

"Je ne suis pas candidate, j’ai été proposée et cette proposition a été validée par un vote dans nos instances de direction", précise Marie Buisson. "La CGT ne fonctionne pas comme un parti politique, on n’a pas deux ou trois projets qui s’affrontent et un vote qui ferait qu'une partie gagnerait sur une autre partie. On a un texte d'orientation envoyé à nos militants, qui vont le discuter, l'amender et le voter en congrès. Cela constituera notre feuille de route. Le rôle de la direction de la CGT, c'est de porter ces propositions qui ont été votées majoritairement."

Le congrès de la CGT, qui se tiendra fin mars, "déterminera la direction collective" que prendra le syndicat. "On a des débats et c’est au moment du congrès que sera déterminé qui va diriger la CGT."

La CGT n'a jamais été dirigée par une femme depuis sa création. Ce n'est pas une anomalie, estime Marion Buisson. "L'accession des femmes aux responsabilités est une difficulté qui est liée à notre culture, à notre société. On est des syndicalistes, on a besoin de mettre en œuvre ce qu'on dit, on se bat pour l'égalité partout, y compris à la CGT."

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