Réforme des retraites, actions passées et à venir, débat parlementaire : ce qu'il faut retenir de l'interview de Marie Buisson
La secrétaire générale de la fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture de la CGT et candidate à la succession de Philippe Martinez était l'invitée du "8h30 franceinfo", dimanche 12 février 2023.
Marie Buisson, secrétaire générale de la fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture de la CGT et candidate à la succession de Philippe Martinez, était l'invitée du "8h30 franceinfo", dimanche 12 février 2023. Elle répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et Neila Latrous.
L'intersyndicale souhaite "interpeller les députés"
"Il y a de la colère, il faut que les députés l'entendent", lance Marie Buisson, au lendemain d'une quatrième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Samedi, les manifestations ont rassemblé entre 963 000 et plus de 2,5 millions de personnes. Elle considère que les élus ont "une responsabilité", celle "d'entendre ce qui se passe autour d'eux" et notamment le fait que la réforme voulue par le gouvernement soit "refusée aussi massivement par les administrés".
En marge de l'examen du projet de loi dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, l'Intersyndicale souhaite donc "interpeller les députés pour leur expliquer" leur opposition au texte. L'objectif est de "les convaincre que leurs administrés leur demandent de ne pas voter cette réforme". Marie Buisson juge "important" d'examiner l'article 7 du projet de loi, qui porte sur le report de l'âge légal de départ à la retraite. "C'est important que chacun et chacune se positionne sur cet article", lance la candidate à la succession de Philippe Martinez à la tête de la CGT.
"Un certain nombre d'actions" prévues d'ici la mobilisation du 7 mars
Marie Buisson veut aussi montrer aux députés que l'opposition dans la rue ne faiblit pas, au contraire, selon elle, "il y a un renouvellement dans les cortèges". "On demande aux gens de rester mobilisés parce qu'on pense que le gouvernement peut reculer", note la syndicaliste. Elle reconnaît que la prochaine date de mobilisation, le 16 février, sera cela dit "une période plus compliquée" car "on aura deux zones en vacances". Alors, pour maintenir la pression, l'Intersyndicale a d'ores et déjà appelé "l'ensemble des salariés à cesser le travail le 7 mars", sans compter "un certain nombre d'actions" prévues avant cette date. Marie Buisson explique également que les syndicats investiront "le 8 mars pour en faire une journée de mobilisation sur les conditions de travail, de salaire et de retraites des femmes". Cette date est loin d'être anodine, puisqu'il s'agit de la journée internationale en faveur des droits des femmes.
"Si le gouvernement n'entend pas cette colère, il en porte la responsabilité"
La secrétaire générale de la Fédération de l'enseignement, de la recherche et de la culture de la CGT réagit par ailleurs aux dernières polémiques survenues après les manifestations, et notamment au mannequin gonflable censé représenter Elisabeth Borne pendue à une potence qui se trouvait au-dessus d'un camion de la CGT à Marseille samedi. Marie Buisson reconnaît qu'il y a chez certains opposants une forme de "colère", mais elle estime que "si le gouvernement n'entend pas cette colère, il [en] porte la responsabilité", et pas seulement les syndicats. Selon la syndicaliste, "il y a une forme de violence" de la part du gouvernement quand "il refuse d'entendre un mouvement majoritaire".
La CGT "prête à négocier" seulement en cas de retrait de l'article 7 sur les 64 ans
Marie Buisson dénonce également le "mépris" dont fait preuve selon elle Emmanuel Macron et le gouvernement, avec qui elle assure ne pas "avoir de contact depuis la fin des concertations". L'exécutif "travaille tout seul, et c'était déjà le cas pendant les concertations", critique-t-elle. Elle explique ainsi que le gouvernement a décidé de reporter l'âge légal à 64 ans et non plus à 65 ans, non pas "suite aux discussions avec les syndicats, mais plutôt avec la droite parlementaire". Malgré cela, Marie Buisson soutient que son syndicat "est toujours prêt à négocier", mais "seulement s'ils retirent l'article 7 et la borne d'âge à 64 ans". Elle précise également qu'il s'agirait alors de "négocier en continuant à se mobiliser". "On appellera à rester mobilisés car si on va s'asseoir autour d'une table bien gentiment, ils n'écouteront pas ce qu'on va leur dire", insiste-t-elle.
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du dimanche 12 février 2023 :
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