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"Les socialistes ne se sont pas préparés comme ils auraient dû le faire" à la présidentielle : le "8h30 franceinfo" de Bernard Cazeneuve

Bernard Cazeneuve était l'invité du 8h30 franceinfo. Il a fustigé "l'egosphère" à gauche qui empêche tout rassemblement.

Article rédigé par franceinfo
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Bernard Cazeneuve était l'invité du 8h30 franceinfo le 19 janvier 2022. (FRANCEINFO)

"Les socialistes ne se sont pas préparés comme ils auraient dû le faire à cette échéance" de la présidentielle, a déploré Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre et ancien ministre de l’Intérieur sous François Hollande, mercredi sur franceinfo. Cette "impréparation" explique pourquoi faire campagne "est plus difficile pour Anne Hidalgo [la candidate socialiste, qu'il soutient] que ça ne l'a été pour d'autres candidats socialistes, à d'autres époques", a-t-il estimé. "Pendant cinq ans, le travail sur le fond qui devait être fait, de réorganisation, de projection d'un projet, de mise en évidence de talents n'a pas été fait", a-t-il insisté.

"Quand on n'est pas capable d'expliquer ce que l'on a fait de bien quand on gouvernait, lorsqu'on prétend à gouverner de nouveau, c'est vers d'autres que l'on se tourne", et c'est précisément "ce que les socialistes n'ont pas suffisamment compris au cours des cinq dernières années", a-t-il critiqué. Il s'est notamment félicité de la création "de 60 000 emplois dans l'éducation", de "13 000 emplois dans la police" ou encore "de la réussite de la COP21" sous François Hollande, tout en reconnaissant que sa volonté, après les attentats du 13-Novembre, de modifier la Constitution pour y inscrire l'extension de la déchéance de la nationalité à tous les binationaux condamnés pour terrorisme, même ceux nés en France, "reste une erreur".

"Plus d'idées et moins d'egos"

"Si l'on veut avoir un rassemblement", à gauche "il faut plus d'idées et moins d'egos", a aussi affirmé Bernard Cazeneuve. "On ne peut pas à la fois vouloir le rassemblement et créer les conditions de candidatures supplémentaires tous les jours", a-t-il lancé, semblant faire allusion au cas de l'ancienne ministre de la Justice, Christiane Taubira, qu'il a côtoyé lorsqu'il était au gouvernement. "Tous les jours, je forme le vœu qu'à gauche, on commence à sortir de l'egosphère pour rentrer progressivement dans l'atmosphère" a ajouté celui qui "préfère les partis populaires aux primaires populaires".

"Je remarque d'ailleurs que les pays dans lesquels les sociaux-démocrates gagnent les élections sont des pays dans lesquels il y a des organisations politiques structurées, des candidats qui sont dans la responsabilité et le sérieux", a-t-il souligné, prenant l'exemple de l'Allemagne et du Portugal. "A force de penser que la reconstruction se fera aux marges, dans la radicalité, vous faites des scores marginaux", a-t-il analysé.

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