Élection au perchoir : Sébastien Chenu "choqué que le président de la République s'en mêle"
Le porte-parole du Rassemblement national, invité vendredi de franceinfo, a reproché à Emmanuel Macron de faire de l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale "une affaire de tambouille politique".
Invité de franceinfo le 7 septembre, Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, a reproché à Emmanuel Macron de s'immiscer dans l'élection au perchoir de l'Assemblée nationale. "Je vois, avec la gestion de cette élection (...) qu'il est très difficile pour une femme, chez En marche, de pouvoir s'imposer et je vois que même la gestion de cette présidence est une affaire de tambouille politique en ce qui concerne le président de la République, a-t-il déclaré. Et je suis très choqué que le président de la République se mêle de tout cela."
Richard Ferrand fait partie des favoris dans le camp de La République en marche. "Ce n'est quand même pas un modèle de vertu politique. Il a quelques affaires pendantes au-dessus de la tête qui pourraient le handicaper et donner une image de l'Assemblée nationale qui serait entachée, a jugé Sébastien Chenu. C'est le symbole de la start-up Macron qui est en faillite."
Interrogé sur la rentrée politique d'Emmanuel Macron, jugée mauvaise par les trois quarts des Français, selon le sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro, Sébastien Chenu a évoqué un "bazar inouï" à la rentrée. "Il n'y a plus de cap", a ajouté le député du Nord.
Interpellé sur l'union des droites, Sébastien Chenu, a estimé qu'elle n'était "pas un passeport pour la victoire". Un rapprochement est-il possible avec Laurent Wauquiez, le patron des Républicains ? L'élu RN a fustigé son "insincérité constante". "Laurent Wauquiez dit aux électeurs du Front national : 'Nous voulons vos voix, mais nous ne voulons pas vos gueules'. Cela ne marche plus", a lancé Sébastien Chenu.
Par ailleurs, appelé à s'exprimer sur l'écologie, le porte-parole du Rassemblement national a expliqué que son parti propose, pour combattre le réchauffement climatique, de "détaxer la proximité". "Cela veut dire qu'il faut faire en sorte qu'il n'y ait que des circuits courts. Vous ne pouvez pas produire au bout du monde quelque chose que vous allez vendre aux Français. C'est un principe sain", a-t-il détaillé. Le Rassemblement national est opposé à l'éolien, dont "l'efficacité n'est pas prouvée" et qui "coûte cher", a-t-il ajouté.
Enfin, Sébastien Chenu a confirmé les difficultés financières au Rassemblement national. Le parti a lancé un appel aux dons, après la saisie, à titre conservatoire de 2 millions d'aide publique dans le cadre d'une enquête sur les emplois présumés fictifs au Parlement européen. "Nous avons réussi à collecter à peu près 650 000 euros entre le 14 juillet et la fin du mois d’août, ce qui nous permet de vivre et de faire face à cette injustice", a expliqué Sébastien Chenu. "Il pourrait y avoir" des fermetures de permanences, reconnaît-il. "Si on nous asphyxie, nous serons obligés de fermer nos permanences et de licencier nos collaborateurs, mais nous n'en sommes pas encore là."
Regardez l'intégralité de l'entretien de Sébastien Chenu sur franceinfo le 7 septembre 2018.
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