Pénurie de carburant, affaire Bayou, protection policière… Ce qu'il faut retenir de l'interview de Sandrine Rousseau
La députée EELV de Paris était l'invitée du "8h30 franceinfo" du mercredi 12 octobre 2022.
Sandrine Rousseau, députée Europe Écologie-Les Verts de Paris, était l'invitée du "8h30 franceinfo" du mercredi 12 octobre 2022. Pénurie de carburant, affaire Bayou, protection policière… Elle répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Réquisitions : "J'espère un mouvement de grève générale"
Au lendemain de l'annonce de la réquisition des personnels d'Esso-ExxonMobil par Elisabeth Borne pour débloquer les dépôts touchés par une grève pour les salaires, à l'appel de la CGT, Sandrine Rousseau "espère que ce sera l'étincelle qui déclenchera un mouvement de grève générale". Pour elle, le gouvernement "devrait faire pression sur la direction de Total plutôt que sur les grévistes" pour que le groupe partage ses profits avec ses salariés.
Ristourne sur le carburant : pour "une politique ciblée vers ceux qui ont absolument besoin de leur voiture"
L'élue fait la différence entre les habitants des villes et des campagnes. "Il nous faut avoir une politique ciblée vers ceux qui ont absolument besoin de leur voiture, où il n'y a pas d'alternative", et développer les transports en commun gratuits pour les autres. En parallèle, elle pense que le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement contre la hausse des prix de l'énergie est "une espèce de fonds perdu".
Énergie : "Nous sommes le canard boiteux de l'Europe" en matière de renouvelables
La députée écologiste estime par ailleurs que le plan de sobriété du gouvernement "est un scandale" et qu'"on se moque des gens", car "on est uniquement sur des comportements individuels, aucune politique publique n'est mise en œuvre pour permettre aux gens de moins consommer d'énergie". Alors que près de la moitié des réacteurs nucléaires français sont à l'arrêt, Sandrine Rousseau dénonce la dépendance de la France au nucléaire, faute d'investissements suffisants dans les énergies renouvelables. "Je pense que le nucléaire est en fin de vie. (…) On aurait dû anticiper le fait qu'on ait une crise énergétique et on aurait dû investir dans les énergies renouvelables, ce qui n'a pas été fait, nous sommes le canard boiteux de l'Europe de ce point de vue-là."
Sandrine Rousseau réclame un "cadre" dans les partis qui assure "la sécurité" de la victime
La cellule d'écoute interne d'Europe Écologie-Les Verts est sévèrement critiquée depuis le début de l'affaire Bayou, pour n'avoir entendu ni l'ex-patron du parti, Julien Bayou, ni son ex-compagne qui l'accuse de violences psychologiques. Sandrine Rousseau l'explique notamment par le positionnement compliqué de la cellule, chargée d'enquêter sur le directeur de son parti. "Lorsque [ce type d'accusations] touche des personnes haut placées dans un parti politique, il nous faut un cadre qui assure totalement à la personne qui parle une sécurité", réclame-t-elle.
Affaire Quatennens : "J'aimerais qu'on travaille sur le règlement de l'Assemblée nationale"
"J’aimerais qu’on travaille sur le règlement de l’Assemblée nationale pour qu’Adrien Quatennens puisse se retirer le temps de l’enquête et de l’instruction", déclare Sandrine Rousseau. Elle souhaite que le règlement permette, dans des situations similaires à celle du député La France insoumise du Nord qui a reconnu avoir giflé son épouse, que l'élu se mette en retrait de son mandat, sans indemnité mais sans pour autant démissionner.
Sandrine Rousseau juge "indispensable" l'évaluation du risque qu'elle encourt
Le ministère de l'Intérieur a décidé de lancer une évaluation de la menace qui pèse contre l'élue parisienne, en vue de lui donner, si cela semble nécessaire, une protection policière. Sandrine Rousseau affirme qu'elle n'a "pas demandé" cette protection policière mais "l'évaluation du risque [lui] semble indispensable" car elle est en effet "menacée". La députée a déjà déposé trois plaintes et une personne a été jugée en comparution immédiate.
Marche contre la vie chère : Jean-Luc Mélenchon a lancé un "appel à la révolte" et non "à la violence"
Invitée à commenter un tweet polémique du fondateur de La France insoumise qui appelait les Français à "faire mieux le 16 octobre" lors de la marche contre la vie chère que la marche sur Versailles des 5 et 6 octobre 1789. Sandrine Rousseau pense que "Jean-Luc Mélenchon n’a pas du tout l’intention de couper quelle que tête que ce soit mais plutôt de montrer que le pouvoir est dans la rue. Je ne crois pas que ce soit un appel à la violence, c’est un appel à la révolte".
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