Mobilisation contre la réforme des retraites, violences dans les manifestations et élections à la CGT... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Marie Buisson

Marie Buisson, secrétaire générale de la fédération éducation, culture et recherche de la CGT était l'invitée du 8h30 franceinfo du jeudi 23 mars. 9e journée de mobilisation, violence dans les manifestations et élections à la CGT... Elle répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

"On croit à notre capacité collective à faire retirer cette loi"

Ce jeudi 23 mars, les organisations syndicales ont appelé à la mobilisation, la première depuis l'utilisation du 49.3 pour la réforme des retraites, des manifestations qui ne seront pas inutile selon Marie Buisson : "C'est une journée très forte, depuis le passage en force, il y a de la colère, et elle va s'exprimer à travers les manifestations et la grève." Alors que le projet de loi a été adopté après le rejet des motions de censure, il passera devant le Conseil constitutionnel, mais ce n'est pas une raison pour stopper la mobilisation selon la membre de la CGT : "On refuse cette réforme qui oblige tout le monde à travailler deux ans de plus. L'objectif est qu'un maximum de gens s'arrête de travailler, car si la colère s'exprime par la grève, c'est une manière d'obliger à aller à la négociation, d'obliger à écouter. On croit à notre capacité collective à faire retirer cette loi tellement injuste et injustifiée."

"Il y a une violence démocratique, et une violence physique exercée par ce gouvernement sur la population"

Alors que les manifestations spontanées sont émaillées de violences et d'affrontements avec les forces de l'ordre, Marie Buisson récuse la communication du Président : "La manière dont Emmanuel Macron s'est exprimé est inadmissible. Comparer les manifestations spontanées à ce qu'il s'est passé au Capitole aux Etats-Unis est irresponsable. Ce sont les jeunes qui sortent dans les rues, qui sont sensibles à la question des retraites, mais surtout à celle de la démocratie. Il y a des dégradations, ce n'est pas ce qu'on demande, mais cette colère existe. La violence, elle est dans le maintien de l'ordre, et c'est la défenseure des droits qui le dit. Il y a une violence démocratique, et une violence physique exercée par ce gouvernement sur la population."

Succession de la CGT, "ce n'est pas de l'autoritarisme"

La semaine prochaine aura lieu le congrès de la CGT, qui désignera le successeur de Philippe Martinez. Pour l'actuel leader de la confédération, Marie Buisson devrait être future secrétaire générale : "Contrairement à ce qui a circulé, ce n'est pas de l'autoritarisme. C'est une proposition de l'actuel secrétaire général, il y a eu un débat et un vote, c'est comme ça que cela se passe dans les fédérations et au niveau national."