Mariage pour tous, casseroles, A69, mineurs percutés à scooter, Mayotte, loi Immigration... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Gérald Darmanin
Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 21 avril 2023. Mariage pour tous, casseroles, A69, mineurs percutés à scooter, Mayotte, loi Immigration, Elisabeth Borne... Il répondait aux questions de Lorrain Sénéchal et Hadrien Bect.
Mariage pour tous : "François Hollande a eu raison"
"Francois Hollande a eu raison" sur le mariage pour tous, a admis Gérald Darmanin alors qu'il s'était opposé en 2013 à la loi Taubira. "Le Parti socialiste, le président Hollande en particulier, a eu raison contre la droite qui était, je crois, un peu décalée", a-t-il confessé. "Je me suis trompé. Je le reconnais. Je regrette profondément si j'ai blessé", a-t-il déclaré. "Je suis conseiller municipal, si un couple gay souhaite que je les marie, je le ferai bien volontiers, comme tout couple", a-t-il proposé. Par ailleurs, Gérald Darmanin souhaite s'attaquer aux agressions homophobes : "Je pense que ce n'est pas une priorité politique, mais ça doit le devenir ", a-t-il estimé. Le ministre va réunir toutes les associations mobilisées sur le sujet. "Il y a une instruction qui passera aux préfets la semaine prochaine et je réunirai toutes les associations nationales", a-t-il indiqué, notamment FLAG!, l'association LGBT+ des agents des ministères de l'Intérieur et de la Justice.
Casseroles : elles "ne sont pas interdites"
"Les casseroles ne sont pas interdites", a souligné Gérald Darmanin alors qu'un arrêté préfectoral a interdit les "dispositifs sonores portatifs" lors de la visite d'Emmanuel Macron dans l'Hérault jeudi. Le chef de l'État avait été accueilli mercredi par des huées et des concerts de casseroles en Alsace lors d'un premier déplacement. Lors de sa visite à Ganges dans l'Hérault, des gendarmes ont confisqué aux manifestants des casseroles. "Une partie des forces de l'ordre des gendarmes ont interprété l'arrêté comme étant un arrêté empêchant les casseroles d'arriver sur les lieux de manifestation. C'était effectivement une mauvaise interprétation", a-t-il expliqué. L'arrêté visait les "sonos" et les "mégaphones", selon le ministre de l'Intérieur. "Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le président de la République, je pense que chacun peut constater qu'il est courageux. Il n'est pas enfermé, il n'est pas empêché et il est courageux, il fait face, il écoute et il répond", a-t-il jugé.
Manifestation contre l'A69 entre Castres et Toulouse : "Il n'y aura pas de ZAD"
"Il n'y aura pas de ZAD" dans le Tarn, assure Gérald Darmanin, alors que des milliers de personnes sont attendues à Saïx pour manifester contre la construction de l'autoroute A69 entre Castres et Toulouse. "Il n'y aura pas de zones de non-droit qui vont s'installer. Il y a eu une lâcheté énorme de la part des gouvernements qui ont accepté cette installation à Notre-Dame-des-Landes, on en paie les conséquences", a-t-il estimé. Les affrontements violents lors de la mobilisation à Sainte-Soline contre les méga-bassines sont dans tous les esprits. Le ministre de l'Intérieur a mis en garde les fauteurs de troubles : "On ne manifeste pas violemment, on peut en débattre, mais on ne peut pas en découdre", a-t-il déclaré. "Il y a une centaine d'individus radicaux que nous attendons malheureusement dans le Tarn. Évidemment, s'ils devaient être violents, nous interviendrons", a-t-il prévenu. La ministre assure qu'une cellule anti-ZAD composée "de juristes du ministère de l'Intérieur" sera mise en place "cet été".
Mineurs à scooter percutés : il faut "suspendre" les policiers
"Il est évident qu'il faut les suspendre", a indiqué Gérald Darmanin au sujet des policiers parisiens soupçonnés d'avoir renversé, lors d'une course-poursuite, trois adolescents sur un scooter. La conductrice de 17 ans est entre la vie et la mort. Les familles des blessés et des témoins évoquent un "coup de volant pour faire tomber les jeunes". "Aucun refus d'obtempérer ne justifie que la police outrepasse le droit et la déontologie", a affirmé le ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin, qui a demandé une enquête de l'Inspection générale, a indiqué que les policiers reconnaissaient "des gestes qui ne sont pas appropriés".
Mayotte : "100 % des personnes que nous arrêtons" sont "reconduites aux Comores"
"100 % des personnes que nous arrêtons et qui sont délinquants étrangers comme je peux le faire en métropole sont reconduites aux Comores", assure Gérard Darmanin, alors que le 101e département français est confronté à une forte immigration illégale, principalement en provenance des Comores. Le ministre a confirmé l'opération "Wuambushu" dont l'objectif est de lutter contre la délinquance et l'immigration illégale. "Il y a une soixantaine de bandes criminelles à Mayotte qui interviennent, commettent des homicides", a expliqué le ministre de l'Intérieur. Sur les 60 bandes organisées, "douze ont déjà été interpellées depuis quelques jours", a-t-il souligné. Au total, "il y a eu toute l'année dernière 25 000 reconduites" à la frontière, précise-t-il. Un chiffre constant depuis plusieurs années. Quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers et des spécialistes de la lutte contre les violences urbaines ont été envoyés sur l'île. L'objectif est d'expulser des migrants illégaux installés pour la plupart dans des bidonvilles appelés "Bangas". "Nous allons détruire sur décision de justice ces bidonvilles et reloger les gens", a-t-il indiqué.
Loi Immigration : "Le plus rapidement possible" devant le Parlement
Gérald Darmanin souhaite que la loi Immigration "soit présentée devant le Parlement le plus rapidement possible" alors qu'Emmanuel Macron avait indiqué lors de son allocution télévisée du 22 mars, qu'elle serait découpée en "plusieurs textes". Selon le ministre de l'Intérieur, "La France a besoin d’un texte fort sur l'immigration". "Je ne suis pas favorable" à une convention citoyenne sur le thème de l’Immigration, a-t-il par ailleurs indiqué.
Élisabeth Borne : "Je soutiens" la Première ministre
"Je soutiens Elisabeth Borne", a-t-il assuré alors que son nom circule pour succéder à Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, "c'est très difficile d'être Premier ministre aujourd'hui parce qu'on n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale", a-t-il expliqué.
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