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Laïcité à l'école, séparatismes, électeurs "mal inscrits", dérives sectaires... Ce qu'il faut retenir du "8h30 franceinfo" de Sonia Backès

La secrétaire d'Etat en charge de la Citoyenneté était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 1er octobre 2022.

Article rédigé par franceinfo
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Sonia Backès, secrétaire d'Etat en charge de la Citoyenneté, sur franceinfo samedi 1er octobre 2022. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Sonia Backès, secrétaire d'Etat en charge de la Citoyenneté, était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 1er octobre 2022. Laïcité à l'école, séparatismes, électeurs "mal inscrits", dérives sectaires... Elle répond aux questions de Neila Latrous et Lorrain Sénéchal.

Laïcité à l'école : les abayas "sont des marqueurs religieux", selon Sonia Backès

"On ne doit avoir absolument aucune tolérance parce que les lois de la République sont les lois de la République. Depuis 2004, on a une loi qui interdit les marqueurs religieux à l'école, donc c'est interdit", a rappelé Sonia Backès. Or les abayas "sont des marqueurs religieux", a-t-elle défendu, alors que le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a indiqué vendredi "une hausse des signalements" d'atteinte à la laïcité à l'école depuis la rentrée, "en particuliers les signalements de port de vêtements", comme les "abayas, qui semblent se multiplier"

Pour la secrétaire d'Etat, "celles qui le font, le savent, elles le font en provocation", a-t-elle poursuivi, ajoutant que les chefs d'établissement "peuvent refuser l'accès" aux élèves portant une abaya. "Quand on commence à ne pas respecter les lois de la République et à considérer que les lois religieuses sont au-dessus de celles de la République, c'est le début des séparatismes et de tout ce qui s'ensuit", a martelé la secrétaire d'Etat. 

"On ne met pas de marqueurs religieux, de la même manière qu'on ne met pas une grande croix quand on est catholique. À l'école, c'est comme ça, c'est la loi."

Sonia Backès

sur franceinfo

Concernant la loi séparatisme votée en août 2021, elle permet d'avoir des "outils importants pour faire respecter les lois de la République", selon Sonia Backès, comme le contrat d'engagement républicain qui conditionne l'octroi de subventions publiques aux associations au respect des valeurs républicaines. 

La secrétaire d'Etat interprète la hausse des signalements d'atteinte à la laïcité dans les écoles depuis la rentrée comme étant le signe d'une sorte de libération de la parole. "De la même manière que sur la question des violences faites aux femmes, on a une augmentation significative des femmes qui vont porter plainte. Là, maintenant qu'on a les outils, on sait que le système va répondre", a-t-elle avancé.

Electeurs "mal inscrits" : la piste d'une inscription "au moment où on remplit sa fiche d'impôt"

7,6 millions de Français seraient "mal inscrits" sur les listes électorales, soit plus de 15 % des électeurs. Ce sont des gens "inscrits dans un bureau de vote, loin de là où ils habitent ou qui ne savent pas exactement où ils votent", précise la secrétaire d'Etat. La question des "mal-inscrits" est l'une des causes principales de l'abstention. "Ça fait partie des gros enjeux, on est en train d'y travailler", a-t-elle reconnu.

Un rapprochement entre les impôts et le ministère de l'Intérieur est envisagé, d'après Sonia Backès. Concrètement, "au moment de remplir sa feuille d'impôt, de manière automatique", chacun saurait où il doit aller voter, et aurait à répondre à la question : "Est-ce que vous voulez vous y inscrire ou pas ? Est-ce que vous voulez rester dans votre bureau de vote ?", a-t-elle précisé.

"La France n'a pas à financer des formations pour appeler à ne pas respecter les lois de la République"

Sonia Backès est revenue sur la décision de la préfecture de la Vienne de demander à la mairie de Poitiers de retirer une subvention à l'association Alternatiba, en raison de l'organisation d'un atelier de formation à la désobéissance civile. "La France n'a pas à financer des formations pour appeler à ne pas respecter les lois de la République. Ce serait quand même un comble", a-t-elle insisté. Si la mairie poitevine ne retire pas la subvention à l'association, "il y aura une démarche, une procédure devant le tribunal administratif et le Conseil d'Etat", a-t-elle prévenu.

Dérives sectaires : "On doit mener un travail de sensibilisation et de signalement"

"L'Etat a fait beaucoup de choses pour faire fermer un certain nombre d'organisations parallèles, pour faire condamner au pénal un certain nombre de dirigeants pour des faits graves", s'est défendue la secrétaire d'Etat. Elle entend accélérer la dissolution de sectes et renforcer la sensibilisation en ligne et faciliter les signalements.

Elle est par ailleurs revenue sur son histoire familiale. "Ma mère était membre de l'Eglise de scientologie et directrice de l'école scientologue de Paris, qui a été fermée par l'Etat et heureusement, parce que cela a permis que je ne sois pas embarquée là-dedans", a-t-elle confessé. "On doit mener un travail de sensibilisation et de signalement, que ce soit à l'Etat ou entre les gens qui sont autour", a-t-elle souligné. "Quand on a un collègue dont on voit qu'il est en train de prendre un chemin inquiétant, un ami, un voisin […], il ne faut pas hésiter à le signaler" sur le site de la Miviludes, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires.

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 1er octobre 2022 :

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