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Fin de l'obligation vaccinale pour les soignants, levée de l'alerte Covid, médecins intérimaires, déserts médicaux… Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Agnès Firmin Le Bodo

La ministre déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 6 mai 2023.
Article rédigé par franceinfo
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Agnès Firmin-Le Bodo, déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, sur franceinfo, samedi 6 mai 2023. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée en charge de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 6 mai 2023. Fin de l'obligation vaccinale pour les soignants, levée de l'alerte Covid, fin de vie, déserts médicaux, médecins intérimaires… Elle répondait aux questions de Jules de Kiss et Hadrien Bect.

Fin de l'obligation vaccinale pour les soignants : "C'est inacceptable"

"Cette loi abroge l’obligation vaccinale. C’est inacceptable", a estimé Agnès Firmin Le Bodo, après l'adoption par les députés d'une proposition de loi abrogeant l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les soignants. "Si jamais un nouveau variant arrivait, il nous faut pouvoir réagir vite. Cette abrogation de l'obligation vaccinale nous empêchera de réagir vite", a expliqué la ministre. "Nous devons être garants que ça se passe bien, c'est pour cela que le ministère a pris un peu de temps avant de faire paraître ce décret de la réintégration des personnels soignants", a-t-elle ajouté.

Levée de l'alerte maximale sur le Covid-19 par l'OMS : "C'est une bonne nouvelle qui doit nous obliger à rester vigilants"

"C'est une bonne nouvelle qui doit nous obliger à rester vigilants", a souligné Agnès Firmin Le Bodo, après la levée vendredi par l'OMS du niveau d'alerte maximal sur la pandémie de Covid-19. "Le virus circule toujours", prévient la ministre déléguée, appelant notamment les personnes âgées à continuer de se faire vacciner et au reste de la population à "rester vigilant dans les gestes barrières". "L'immunité globale est presque là", s'est-elle réjouie, même s'"il y a toujours des hospitalisations, des décès liés au Covid".

Plafonnement du salaire des médecins intérimaires : "Vous dire que rien n'a fermé, ce serait une erreur"

La ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé a assuré que le système "tient" malgré l'entrée en vigueur, début avril, de la loi Rist, qui plafonne les rémunérations des médecins intérimaires dans le secteur public, à 1 390 euros brut pour une garde de 24 heures. Or, ce plafonnement a des effets secondaires indésirables, notamment sur les petits hôpitaux qui n'ont d'autre choix que de fermer – partiellement ou totalement - certains services, faute de médecins intérimaires. "Vous dire que rien n'a fermé, ce serait une erreur", a affirmé Agnès Firmin Le Bodo. “Nous avons anticipé", a-t-elle insisté, expliquant que "les fermetures sont temporaires en attendant de trouver des solutions.” 

Hôpital : la réquisition d'intérimaires "est une solution parmi d'autres"

La réquisition d'intérimaires est "une des solutions parmi d'autres, ce n’est pas la solution", a souligné la ministre déléguée. "L'urgence est de fidéliser les personnels qui sont en place, de redonner du sens après deux ans de crise sanitaire à l'exercice de leur profession", a-t-elle poursuivi. "Pour fidéliser, il faut arrêter cette spirale négative dans laquelle nous sommes, qui entraîne la fuite de personnels", a-t-elle ajouté. La ministre est revenue également sur les "missions flash" mises en œuvre l'été dernier qui a permis de "passer" la période. Agnès Firmin Le Bodo a déclaré par ailleurs faire confiance "à l'articulation entre l'hôpital et la ville qui se met en place grâce au service d'accès aux soins".

Déserts médicaux : l'obligation d'installation pour les jeunes médecins "ne marche pas"

Agnès Firmin Le Bodo s'est dit opposée à la mise en place de mesures coercitives qui pourraient contraindre les jeunes médecins à s'installer dans des déserts médicaux. "Ça ne marche pas. Les jeunes médecins vous disent que s’ils étaient soumis à une mesure d’obligation, ils feraient autre chose", a assuré la ministre. "Les pays européens qui ont appliqué des mesures de régulation, de coercition ou d'obligation ça ne marche pas", a-t-elle souligné, admettant que "87% de la France est un désert médical".

Sanction contre les rendez-vous médicaux non honorés : "Il faut re-responsabiliser nos concitoyens"

"Il faut re-responsabiliser nos concitoyens", a plaidé la ministre au sujet des rendez-vous médicaux non honorés par les patients indélicats. L'une des clés pour lutter contre les "récidivistes des lapins" est "d'abord de refaire une campagne de communication", a-t-elle expliqué. "Si cette campagne de communication ne fonctionne pas, peut-être, il faudra réfléchir à un système qui aille plus loin", a prévenu Agnès Firmin Le Bodo.

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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 6 mai 2023 :

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