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Dose de rappel, nouveau variant sud-africain... Le "8h30 franceinfo" de l'infectiologue Benjamin Davido

L'infectiologue et référent Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 26 novembre 2021.

Article rédigé par franceinfo
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Benjamin Davido, infectiologue, était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 26 novembre 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Benjamin Davido, médecin infectiologue, directeur médical et référent Covid-19 à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 26 novembre 2021. Dose de rappel, nouveau variant sud-africain.. Il répond aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.

La dose de rappel n'a "pas plus" d'effets indésirables que les précédentes

"C'est un boost vaccinal qui permet de restaurer une certaine marge de sécurité", déclare Benjamin Davido, à propos de la campagne de rappel vaccinal. "La protection est à la fois individuelle, parce qu'on divise par dix la probabilité de se contaminer ce qui est énorme, et à la fois collective car on diminue la circulation du virus", poursuit-il. "C'est nécessaire, il y a un bénéfice", pour la population et pour l'hôpital, estime l'infectiologue, même s'il reconnaît qu'il est impossible, à ce stade, de savoir comment l'épidémie se comportera.

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D'après ses observations, les personnes qui entrent actuellement à l'hôpital, sont soit des personnes "particulièrement âgées", qui ont été dans les premières à être vaccinées et "qui n'ont pas encore bénéficié de cette troisième dose", soit pour "8 malades sur 10", ce sont "des gens qui sont passés au travers de la vaccination". "On entend encore trop souvent des récits de gens qui nous disent, c'est dommage j'hésitais, j'y allais et je ne savais pas. C'est toujours cette même observation à l'hôpital", indique Benjamin Davido.

"Il n'y a pas d'augmentation des effets indésirables."

Dr Benjamin Davido

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Concernant les effets secondaires, avec cette dose de rappel, "il y en a, mais il n'y en a pas plus" qu'avec les doses précédentes. Ce sont, selon le spécialiste, "exactement les mêmes qu'avec les deux premières injections" : "une douleur au point d'injection, une fatigabilité", "des symptômes mineurs qui disparaissent en 48h". L'infectiologue a ainsi encouragé les femmes enceintes à "faire leur dose de rappel", précisant que "pendant l'allaitement, les anticorps vont passer dans le lait maternel et protéger l'enfant".

En revanche, concernant la vaccination des enfants de moins de 11 ans, l'infectiologue est plus réservé. "Aujourd'hui, la priorité c'est la dose de rappel, si on change de doctrine, qu'on embraye sur les enfants, je crois que les Français n'y comprendront plus rien", précise Benjamin Davido, craignant par ailleurs "un embouteillage" dans la prise de rendez-vous et les centres de vaccination. "La vraie question", selon lui, c'est de savoir si avec la campagne de rappel "on sera suffisamment bon pour contrôler la circulation du virus et écraser la vague". "Si on n'y arrive pas, je n'ai aucun doute sur le fait qu'il faudra emboîter le pas sur la vaccination des plus jeunes", a-t-il assuré.

Covid-19 : le nouveau variant "aura du mal à passer au travers de la 3e dose"

Le nouveau variant repéré en Afrique du Sud "aura du mal à passer au travers de la 3e dose", déclare Benjamin Davido. Avec la dose de rappel, une "dose de boost, on va regagner en efficacité vaccinale". "On va voir apparaitre de plus en plus de variants, il ne faut pas s'affoler, il faut juste comprendre que c'est la résultante du fait qu'on n'a pas été assez rapide dans l'action, donc il faut agir encore plus vite sur la vaccination", ajoute-t-il.

Par ailleurs, Benjamin Davido estime que suspendre les vols entre l'Afrique du Sud et l'Europe "est illusoire". "Quand il y a une fuite d'eau, on essaie de fermer le robinet, cela ne suffit pas toujours, il faut appeler le plombier, en l'occurrence notre plombier, ici, c'est le vaccin", a déclaré l'infectiologue. "Essayons de faire en sorte que tous les moyens mis en œuvre pour freiner la circulation du virus soient mis en place", conclu-t-il.

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