Mouvement des agriculteurs, accords de libre-échange, IVG dans la Constitution... Le "8h30 franceinfo" de Marie Toussaint

L'eurodéputée EELV et tête de liste aux élections européennes était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 25 janvier 2024.
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Marie Toussaint, eurodéputée EELV et tête de liste aux élections européennes, sur franceinfo le 25 janvier 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Marie Toussaint, eurodéputée Europe-Ecologie-Les Verts et tête de liste aux élections européennes était l'invitée du "8h30 franceinfo", jeudi 25 janvier 2024. Mouvement des agriculteurs, consommation de viande, avenir des accords de libre-échange, inscription de l'IVG dans la Constitution... Elle répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis. 

Colère des agriculteurs : "Il faut être non-violent"

"Quand on appelle à la modération envers les agriculteurs, c'est à raison, et il faut que ce soit le cas aussi dans les autres domaines", affirme Marie Toussaint. Mercredi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a rappelé aux préfets "la consigne de grande modération attendue des forces de l’ordre" sous leur "autorité".

L'eurodéputée sortante "appelle également à ne pas utiliser la violence" . "Il faut être non-violent. Les actions de manifestation d'expression de son opinion doivent être autorisées sur le territoire français, comme d'ailleurs plus largement dans le monde", affirme-t-elle.

"La FNSEA a été en cogestion de ce modèle agricole qui est fou"

Alors que la FNSEA, premier syndicat agricole, a déposé une centaine de revendications au gouvernement, Marie Toussaint accuse les syndicats de se "saisir" du mouvement de colère des agriculteurs et de "poser des revendications", qui "ne correspondent pas nécessairement à ce que souhaitent les personnes qui ont porté cette mobilisation".

Critiquant de front le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qu'elle qualifie de "businessman qui fait en réalité des biocarburants", la députée européenne fustige le syndicat, qui a été, selon elle, "en cogestion, dans la codécision de ce modèle agricole qui est fou".

Sortie des accords de libre-échange : "Une absolue nécessité"

L'eurodéputée écologiste plaide pour sortir des accords de libre-échange, alors que la mobilisation des agriculteurs se poursuit. "C'est une absolue nécessité", plaide Marie Toussaint, "c'est exactement ce qu'on entend aujourd'hui sur le terrain"

Sortir de ces accords n'aurait pas pour conséquence de limiter les exportations et les revenus des agriculteurs, selon elle. "Le libre-échange, c'est dire 'on enlève tous les droits de douane'. On peut continuer à échanger des produits de qualité. On peut continuer à échanger des AOP [appellations d'origine protégée], on peut continuer à échanger du bio", souligne-t-elle.

Manger moins de viande n'est pas synonyme "de chute de revenus"

Réduire sa consommation de viande pour "sauver le climat" est "un impératif", indique Marie Toussaint, alors que le Haut conseil pour le climat évalue jeudi dans son rapport que la production et la consommation de viande représente 22% de l'empreinte carbone des Français.

Pour autant, l'eurodéputée assure qu'une baisse de consommation n'est pas synonyme de "chute des revenus" des agriculteurs. "Nous passons notre temps à importer de la viande", déplore Marie Toussaint. "Si on revient à une souveraineté alimentaire, les agriculteurs iront mieux", ajoute-t-elle.

IVG : "Il faut l'inscrire dans la charte des droits fondamentaux de l'UE" 


Pour "garantir le droit" à l'interruption volontaire de grossesse (IVG), "il faut l'inscrire dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne", plaide Marie Toussaint. Pour concrétiser cette proposition, également portée par Emmanuel Macron, elle a lancé une pétition sur son site de campagne.

L'eurodéputée sortante se dit aussi "très heureuse" du vote des députés en faveur de l'inscription dans la Constitution de la "liberté garantie à la femme d'avoir recours à une" IVG. À ce stade, une adoption du texte par les sénateurs, sans changer une virgule, est incertaine. D'autant plus que le président de la Haute-Assemblée, Gérard Larcher, ne souhaite pas que le droit à l'IVG soit inscrit dans la Constitution. "Non, car je ne pense pas que l'IVG soit menacé dans notre pays", a-t-il justifié mercredi sur franceinfo.

Marie Toussaint invite le sénateur Les Républicains (LR) des Yvelines à "lever le nez de son Sénat et de sa famille politique". "La loi n'est pas suffisante. On le voit en Europe. On voit bien qu'en Pologne, en Hongrie, en Italie, parfois même en Espagne, le droit des femmes, la capacité des femmes à accéder à un avortement sûr est menacée", pointe-t-elle. "Bien sûr" que cette menace existe en France, assure-t-elle.

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Retrouvez l'intégralité du 8h30 franceinfo du jeudi 25 janvier 2024 :

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