Social : le gouvernement "pousse à une logique de radicalisation", ce qui peut être "très dangereux sur un plan démocratique", affirme FO
Le secrétaire général de Force ouvrière, Pascal Pavageau, dénonce vendredi sur franceinfo la "radicalité" du gouvernement qui se refuse selon lui à négocier avec les organisations syndicales, notamment sur la réforme de la SNCF.
"Quand on ne reconnaît pas [les syndicats], on pousse à une logique de radicalisation avec on ne sait pas quoi derrière, qui peut être très dangereux sur un plan démocratique", alerte Pascal Pavageau, le secrétaire général de Force ouvrière (FO), vendredi 29 juin sur franceinfo. Il dénonce la "radicalité" du gouvernement, qui se refuse selon lui à négocier avec les organisations syndicales, notamment sur la réforme de la SNCF.
Alors que la grève en pointillé des cheminots a pris fin, le syndicaliste a estimé qu'"on nous pousse à cette radicalité. On nous pousse, parce qu'on refuse la négociation, parce qu'on refuse la concertation. C'est même pire que ça. On considère que le contrepoids que sont les organisations syndicales, ce n'est même pas que ce sont des quantités négligeables, mais ça n'existe pas."
Cela pourrait avoir de graves conséquences. Une radicalité "qui est celle, demain, de la société", mais pas celle des organisations syndicales "démocratiques, républicaines, pacifiques", explique Pascal Pavageau : "Je crains demain que, à vouloir jeter à la poubelle les organisations syndicales, la prochaine fois ce ne soit pas une chemise qui soit arrachée au moment d'une logique de radicalisation du mouvement, pour laquelle les organisations syndicales ne seront pour rien, parce qu'elles auront été éjectées", regrette-t-il en faisant référence à l'affaire de la chemise arrachée d'un DRH d'Air France en octobre 2015.
On ne va pas se laisser piétiner comme ça sans répondre.
Pascal Pavageauà franceinfo
Le secrétaire général de FO a aussi directement ciblé la "radicalité" du président de la République Emmanuel Macron, en rappelant certaines de ses sorties polémiques : "C'est moi qui dis qu'il y a un 'pognon de dingue' pour les aides sociales et pour défendre les pauvres ? C'est moi qui dis qu'il y a des gens qui ne sont rien ? La radicalité, elle est où ? Je pense qu'elle est en face. Donc, excusez-nous, à un moment donné, de nous défendre."
Une nouvelle journée de mobilisation en septembre
Pascal Pavageau a également annoncé que 12 organisations syndicales allaient se rencontrer à la fin de l'été, pour évoquer une possible mobilisation interprofessionnelle au mois de septembre. "L'objectif, c'est d'aller sur une mobilisation interprofessionnelle de manière à contrer cette logique d'individualisation, de casse et de droit collectif, [...] avec le refus de la redistribution de la richesse produite", poursuit le syndicaliste. La journée de mobilisation interprofessionnelle de jeudi 28 juin a rassemblé 2 900 personnes sur la place de la République à Paris, selon la police.
Regardez l'intégralité de l'intervention de Pascal Pavageau sur franceinfo le 29 juin 2018.
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