Révocation de Mathieu Gallet : "On a un besoin d'exemplarité", juge Bruno Studer, député LREM
Bruno Studer, président de la commission des Affaires culturelles à l'Assemblée nationale, a également mis l'accent sur "l'indépendance" du CSA, qui a révoqué le PDG de Radio France.
Bruno Studer, député La République en marche (LREM) et président de la commission des Affaires culturelles à l'Assemblée nationale, a commenté jeudi 1er février, la révocation par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de Mathieu Gallet, PDG de Radio France. "Le CSA s’est prononcé en toute indépendance. J’en suis persuadé", a-t-il déclaré. "Mon rôle d'homme politique est d'assurer aux gens (...) que l'on peut faire confiance aux personnes en responsabilités et que tout n'est pas complot, petites arrangements", a précisé le député LREM.
Après la condamnation de Mathieu Gallet, la ministre de la Culture, Françoise Nyssen avait jugé inacceptable son maintien. "Je n'oublie pas la situation dans laquelle on a été élus, 50% d'abstention. Globalement, on a une défiance par rapport au personnel politique. On a un besoin d'exemplarité. La ministre [de la Culture] s'est exprimée sur ce point et rien d'autre", a réagi Bruno Studer, jugeant que Françoise Nyssen avait "pris ses responsabilités".
"Ce qui arrive est absolument regrettable pour l'entreprise et le personnel", a déclaré Bruno Studer. "On hérite d'un processus en termes de nomination du CSA, de nomination des dirigeants de l'audiovisuel public. Tout l’enjeu maintenant, c’est de ne pas reproduire ce que vous appelez un cafouillage, ce que j’appelle une gestion de crise", a poursuivi le député du Bas-Rhin.
Mathieu Gallet a fait appel de sa condamnation, le 15 janvier à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende pour favoritisme quand il dirigeait l'INA entre 2010 et 2014. Pour Bruno Studer, le CSA n'a pas pris de décision trop hâtive : "Il y a la procédure judicaire et la procédure du CSA, deux choses différentes", a-t-il précisé. "S'il est relaxé en appel, On aura quelqu'un qui aura une compétence et une expérience qui sans aucun doute sera utile", a ajouté le député.
Une prochaine nomination par le CSA
Le président de la commission des Affaires culturelles à l'Assemblée nationale a précisé sur franceinfo que le prochain président de Radio France serait nommé par le CSA. "Oui, c'est la procédure qui existe aujourd'hui", a-t-il assuré. Mathieu Gallet doit quitter son poste le 1er mars. Bruno Studer a déclaré qu'il n'était "pas souhaitable" qu'une nouvelle loi soit votée rapidement pour modifier la nomination des PDG du service public pour les confier aux conseils d'administration des entreprises. Cette nouvelle procédure de nomination, voulue par Emmanuel Macron dans l'audiovisuel public, ne serait donc pas appliquée à Radio France cette fois.
"Imaginez si on fait une loi maintenant pour changer rapidement le mode de gouvernance, ça va donner de l'eau au moulin à ceux qui se précipitent pour reprendre le contrôle", a lancé Bruno Stud, estimant toutefois qu'"il faut aller le plus rapidement possible toute en prenant le temps d'examiner les candidatures qui arriveraient". "On a besoin d'un pilote à la tête de Radio France", a-t-il précisé.
"Pas fier" de certains programmes télé
"Quand je regarde certaines émissions du service public, je ne suis pas fier", a déclaré ce jeudi sur franceinfo Bruno Studer. "Certaines émissions effectivement me dérangent, c'est mon avis en tant que Français et élu de la nation", a-t-il ajouté, pondérant son propos en évoquant aussi "des choses absolument remarquables".
Le député s'interroge sur la destination de la redevance, à 138 euros par an, par foyer fiscal. Des Français, "ne comprennent pas pourquoi sur certaines chaines de télévision [publiques] il y a de programmes qu'on retrouve sur d'autres chaines privées, des émissions de divertissement, de émissions de jeu. Il y a une vraie interrogation sur comment on utilise l'argent public aujourd'hui", a poursuivi Bruno Studer, se disant toutefois "attaché à ce que l'audiovisuel public continue aujourd'hui en France".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Bruno Studer sur franceinfo le 1er février 2018.
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