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Présidentielle : Jean-Christophe Cambadélis "satisfait" qu’Emmanuel Macron se soit "bougé" à Amiens

Le patron du Parti socialiste, invité de franceinfo jeudi, "inquiet" que dimanche soir, Emmanuel Macron n'ait "pas pris en compte la gravité de la situation", s'est montré rassuré par son déplacement chez Whirlpool à Amiens.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Jean-Christophe Cambadélis, invité de franceinfo jeudi, a commenté le début de la campagne présidentielle du second tour, estimant qu'Emmanuel Macron, dimanche soir, "n'a pas pris en compte la gravité de la situation"

Le patron du PS a toutefois précisé que la présence mercredi à Amiens du candidat d'En Marche ! auprès des salariés de Whirlpool a montré qu'il est "rentré dans la campagne". "Mais dimanche soir, il s'est laissé enfermé dans une attitude des élites face au peuple, avec son attitude, 'on a gagné, j'ai gagné' qui a éclaté au vu et au su de tout le monde". Or, selon Jean-Christophe Cambadélis, le FN et sa "banalisation" restent un danger. "Je suis sévère parce qu'il faudrait qu'il se bouge, il l'a fait hier, et j'en suis très satisfait", a déclaré le premier secrétaire du PS, à l'adresse d'Emmanuel Macron. Interrogé sur la venue au même moment de Marine Le Pen sur le site d'Amiens, Jean-Christophe Cambadélis estimé qu'il était "plus facile de souffler sur les braises que de les éteindre"

Un appel à Jean-Luc Mélenchon, celui d'avant...

Appelé à commenter la position de Jean-Luc Mélenchon pendant la première partie de la campagne électorale, Jean-Christophe Cambadélis a estimé que le candidat de La France insoumise n'avait pas conclu d'accord avec Benoît Hamon parce que "son problème, à ce moment-là, n'est plus l'union de la gauche, c'est le peuple contre les élites". "Il pense que les partis représentent les élites, donc il ne pouvait pas faire d'accord", a ajouté le patron du PS.  

On a un changement de paradigme chez Jean-Luc Mélenchon. On n'est plus dans Syriza, on est plutôt dans Beppe Grillo.

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS

Le patron du Parti socialiste a poursuivi en lançant un appel à l'eurodéputé d'avant...

Un nouveau PS pour les législatives

Jean-Christophe Cambadélis a annoncé jeudi sur franceinfo "une toute nouvelle logique du Parti socialiste". "De nouvelles têtes, un nouveau projet et une nouvelle organisation de la campagne", a précisé Jean-Christophe Cambadélis. "Un PS ouvert, mais un PS clair", a-t-il ajouté.  

Le premier secrétaire du PS a expliqué qu'il "travaille à ce qu'il y ait un profond renouvellement des candidats" du PS aux législatives de juin. "Je suis pour l'équilibre des pouvoirs. Donc, des militants, des responsables, une parité absolue homme-femme et une campagne dirigée par une équipe, un esprit d'équipe, des porte-parole nouveaux par région qui permettent à l'ensemble de nos élus, qui ont été un peu absents pendant la présidentielle d'être présents."

Jean-Christophe Cambadélis pense qu'il faut réinvestir des députés, élus il y a plus de 30 ans. "Il faut un groupe parlementaire qui combine à la fois le renouveau et l'expérience. J’ai demandé à Bernard Cazeneuve de s’impliquer et évidemment il aura une place importante dans la campagne", a-t-il expliqué.

Le PS ne va pas "aller à Canossa"

Si Emmanuel Macron est élu président de la République, sur quelle majorité issue des législatives pourrait-t-il s'appuyer ? "Emmanuel Macron a dit très clairement qu'il ne voulait pas de socialistes, ni de coalition avec nous, que son objectif était de casser le Parti socialiste pour demain casser Les Républicains", a expliqué Jean-Christophe Cambadélis, se disant obligé de "prendre en compte la logique politique". "Je ne vais pas faire de la mandoline sous le balcon de Monsieur Macron", a-t-il ajouté.

Est-il exclu que le PS participe à une majorité gouvernementale ? "Il faudrait qu’il y ait des gestes de la part du président de la République si c’est Emmanuel Macron. Pourquoi ? Parce que s’il n’y pas de gestes, de discussions sur un programme dont nous ne partageons pas la totalité, comment voulez-vous que nous fassions une coalition ? Ce n'est pas une situation où le PS doit aller à Canossa par rapport à un programme du président qui aura gagné dans un rejet de Marine Le Pen", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis.

"À ce moment -là, s’il y  577 candidats d’En Marche et 577 candidats de Jean-Luc Mélenchon, c’est la droite qui gagne et c’est la cohabitation. Libre à Emmanuel Macron et à Jean-Luc Mélenchon de dire il vaut mieux la droite que le PS, ce n’est pas ma position", a-t-il poursuivi.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Jean-Christophe Cambadélis sur franceinfo le jeudi 27 avril.

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