Pour Gérard Larcher, la lutte contre le terrorisme devra se traduire "par autre chose que l'état d'urgence"
Au lendemain de l'attaque meurtière de Berlin, le président du Sénat, invité mardi de franceinfo, a estimé que la lutte contre le terrorisme, "loin d'être achevée", devra être "complétée par des lois ordinaires".
Le président du Sénat, proche de François Fillon, était l'invité de franceinfo mardi 20 décembre. Réagissant au "probable attentat terroriste" sur un marché de Noël de Berlin, selon les termes de la police allemande, Gérard Larcher estime que "la lutte contre le terrorisme est loin d'être achevée". "Il va falloir la traduire par autre chose que l'état d'urgence censé être prolongé à partir du mois de juillet. Cela fait partie des réflexions."
Pour Gérard Larcher, il est nécessaire "sans doute, de compléter l'arsenal législatif dans les lois ordinaires". "Nous ne pourrons pas rester aux perquisitions administratives, quid de l'assignation à résidence ? Que fait-on pour les jihadistes qui reviennent ? Que fait-on avec les mineurs ?", s'est interrogé le président du Sénat.
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"On se sent si proche des Allemands. Berlin, Paris, Nice, c'est aussi une symbolique. Les marchés de Noël notamment en Alsace et en Allemagne sont un symbole d'une culture", a également déclaré Gérard Larcher.
Santé et "universalité"
Appelé à préciser le projet de François Fillon en matière de santé, le président du Sénat, également président du Comité politique du parti Les Républicains (LR), a répondu par "l'universalité de la protection sociale". "L’idée qu’il y aurait des parties de santé qui ne seraient pas remboursées ou laissées aux seules complémentaires n’est pas exacte", a précisé Gérard Larcher à propos du projet du candidat de la droite issu de la primaire. "Le taux de couverture [de la sécurité sociale] est de 76%, nous allons présenter un taux de remboursement qui ne sera pas très différent", a ajouté le président du Sénat.
Lagarde et la CJR : "indépendance"
Interrogé sur la condamnation avec dispense de peine de Christine Lagarde par la Cour de Justice de la République, le président du Sénat a dit ne pas vouloir faire le procès de la Cour de Justice de la République. "Par principe et par mes fonctions, je respecte la justice et son indépendance".
Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été nombreuses pour dénoncer la dispense de peine. "La justice française a pris une décision et les réseaux sociaux ne remplacent pas la justice", a répondu Gérard Larcher.
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"Pas de conférences payantes" de Fillon en Russie
Plusieurs candidats à la présidentielle 2017 demandent à François Fillon de faire la transparence sur ses activités de conseil et de communication pendant son mandat de député. "Je les vois lancer la polémique et je les renvoie tout simplement à la déclaration de François Fillon devant la Haute Autorité, dès 2013, sur la société de conseil qu'il a créée", a réagi Gérard Larcher. "François Fillon a répondu qu'il n'avait jamais fait de conférences payantes en Russie, je lui fais confiance". "Si la Haute Autorité a le moindre doute, elle peut toujours engager toutes les vérifications et elle ne s'est pas privée de le faire, c'est son rôle", a ajouté le président du Sénat.
Gérard Larcher a indiqué avoir rencontré Vladimir Poutine "deux fois". "Est-ce que pour ça je suis un poutinophile ? La Russie, ça existe, c'est le plus grand pays au monde, c'est un pays qui joue un rôle essentiel aux côtés de l'Iran, de la Turquie, au Moyen Orient."
G. Larcher fait confiance à F. Fillon quand il dit n'avoir jamais fait de conférence payée en Russie #8h30Aphatie pic.twitter.com/1EbUNwwY9I
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Pour Gérard Larcher, "il faut engager un processus international, sinon ces millions de gens sur lesquels nous versons des larmes sincères, resteront dans des camps de réfugiés. Un jour, ils seront de nouveau en train de se noyer dans la mer ou ils vivront sous les bombes, c’est inadmissible quand on a des valeurs humanistes".
Retrouvez l'intégralité de l'entretien de Gérard Larcher, président du Sénat, sur franceinfo le 20 décembre
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