Cet article date de plus de six ans.

Notre-Dame-des-Landes : des discussions "sans délai" avec Vinci, annonce Elisabeth Borne

La ministre des Transports, invitée jeudi de franceinfo, se dit "confiante" sur le fait d'aboutir à "une bonne solution pour l'État", alors que le projet abandonné par le gouvernement avait été attribué au groupe Vinci en 2010.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Elizabeth Borne,  ministre des Transports. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Au lendemain de l'annonce de l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, invitée jeudi 18 janvier de franceinfo, a abordé la question des conséquences pour le groupe de BTP Vinci, auquel le projet avait été attribué par appel d'offres en 2010. "Des discussions vont s'engager sans délai avec Vinci pour tirer toutes les conséquences de la nouvelle situation", a déclaré la ministre.

"Ces discussions vont être menées en respectant le droit, en défendant les intérêts de l'État. Et je suis confiante sur le fait qu'on trouvera une bonne solution pour l'État" a indiqué Elisabeth Borne.

Par ailleurs, la ministre a évalué à environ "450 millions d'euros le coût de l'aménagement de l'aéroport de Nantes-Atlantique, y compris l'amélioration de la desserte".

"Aménager un aéroport à une piste coûte moins cher que de créer un aéroport à deux pistes", a-t-elle ajouté, précisant que dans le cadre d'une concession, "les compagnies aériennes ont vocation à payer les coûts d'investissement". 

"Des compensations exceptionnelles" 

L'abandon de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, "c'est la mort Saint-Aignan-de-Grandlieu", a affirmé jeudi sur franceinfo Joël Sauvaget, porte-parole du Coceta, collectif de citoyens de cette commune proche de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique. "Je rencontrerai le maire de Saint-Aignan", a assuré la ministre des Transports. "Je pense que tout le monde n'a pas forcément compris les propositions qui figuraient dans le rapport de la mission avec un allongement de la piste", a-t-elle ajouté.

"La piste sera rallongée. On fera tout pour limiter les nuisances sonores pour les habitants de Saint-Aignan. Si la situation n'est pas satisfaisante alors des compensations exceptionnelles seront prévues pour les habitants de Saint-Aignan", a-t-elle poursuivi. Elisabeth Borne insiste sur le fait que "les hypothèses qui avaient été avancées sur l'évolution des nuisances sonores au-dessus de Nantes ne sont pas confirmées". Selon la ministre, "toutes les hypothèses avaient été faites sur des avions d'il y a 10 ans, d'il y a 20 ans. Les nuisances sonores n'augmenteront pas sur Nantes".

"Le Grand Ouest connecté avec l'Europe"

Interrogé sur la globalité du projet acté pour l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique, Elisabeth Borne a estimé que lui revenait la "responsabilité, maintenant, d'apporter des réponses en termes de transports, de mobilité, les réponses qui sont attendues par les acteurs économiques et par les élus". Les objectifs passent par "l'aménagement et le développement de Nantes Atlantique" et les besoins exprimés "par le Grand Ouest", a-t-elle expliqué. Il est question de "développer des liaisons à partir de Nantes-Atlantique avec toute l'Europe, développer l'aéroport de Rennes". La ministre des Transports a également cité "l'aéroport de Brest, très important". "C'est vraiment l'idée de faire fonctionner en réseau ces aéroports pour que le Grand Ouest ait une bonne connexion avec l'ensemble de l'Europe", a-t-elle résumé.

Le péage urbain : un "outil" favorisé

Elisabeth Borne a confirmé son intention de "permettre aux collectivités qui le souhaitent de mettre en place des péages urbains". Selon la ministre des Transports, il s'agit d'"outils importants pour améliorer la mobilité du quotidien, priorité du gouvernement, en réduisant les embouteillages et la pollution". 

"Je ne mène absolument pas une politique anti-voitures", a assuré Elisabeth Borne, consciente, dit-elle, que "beaucoup de Français sont dépendants de la voiture pour se déplacer". "Il faut qu'on aide les Français à mieux utiliser les voitures. C'est tout le développement du covoiturage que l'on va soutenir", a ajouté la ministre. Par ailleurs, Elisabeth Borne a annoncé que "dès cette année, 100 millions d'euros supplémentaire" vont être dégagés pour "entretenir les routes".

Regardez l'intégralité de l'entretien de la ministre des Transports, Elisabeth Borne, sur franceinfo, le 18 janvier 2018.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.