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"Le gouvernement a fait un choix, celui de la tension permanente", dénonce Olivier Faure

Le premier secrétaire du Parti socialiste, invité mercredi de franceinfo, a reproché au gouvernement de "nourrir les radicalités", alors qu'Emmanuel Macron avait promis "l'apaisement". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivier Faure, premier secrétaire du PS le 2 mai 2018, invité de franceinfo (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, invité mercredi 2 mai, de franceinfo, a souhaité la création d'une commission d'enquête parlementaire, après les violences à Paris, en marge du défilé du 1er-Mai. Le patron du PS a également reproché au gouvernement de "nourrir les radicalités". Évoquant la réforme de la SNCF, "on a un gouvernement qui choisit la tension, qui cherche une victoire totale sur le monde syndical, qui cherche son écrasement, a déclaré Olivier Faure. C'est une difficulté parce que cela conduit, cela provoque, cela nourrit les radicalités." Le patron du PS, qui n'est pas opposé à "l'évolution de la SNCF", a notamment réclamé de réelles négociations, regrettant "la mise en scène de discussions qui n'en sont pas"

"Je vois un gouvernement qui a une stratégie extrêmement claire, qui depuis un an cherche à favoriser l'apparition des extrêmes pour apparaître comme la seule force centrale qui permettrait au pays d'être gouverné", a poursuivi le premier secrétaire du PS.  

Selon le Premier ministre, Edouard Philippe, la radicalité de certains discours politiques encourage une certaine forme de violence. "Je dis qu'Edouard Philippe, lui, encourage la radicalité. La fermeture du gouvernement conduit à radicaliser les positions, a estimé Olivier Faure. On a un gouvernement qui devait être celui de l'apaisement (...) C'était la promesse d'Emmanuel Macron, de dépasser les clivages. En réalité, il en crée d'autres plus dangereux."  Selon le numéro un du PS, "le gouvernement a fait un choix, celui de la tension permanente".

Olivier Faure a précisé n'avoir "aucune complaisance" à l'égard des groupes violents, "nuisibles à la cause que nous défendons".Ce sont "les idiots utiles du système" et ils "le confortent", car "en étant à chaque fois avec des moyens d'action violents, ils autorisent le pouvoir à ne pas écouter les revendications sur le fond", a regretté le patron des socialistes.

Le départ de Delphine Batho : une surprise

L'ex-ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a annoncé mercredi, dans un entretien au journal Le Monde, qu'elle quittait le PS pour prendre les rênes de Génération écologie. Olivier Faure s'est dit "surpris" par le choix de la députée des Deux-Sèvres. "Je cherche la cohérence de ce geste", a-t-il déclaré.  

"En janvier, elle était candidate à la tête du Parti socialiste, là elle nous dit qu'elle le quitte parce qu'elle trouve qu'il faut une offre qui soit plus écologiste et plus féministe. Elle le fait à un moment où c'est précisément le tournant écologique des socialistes, à un moment où le féminisme n'a jamais eu autant sa place", a poursuivi Olivier Faure. "Les arguments avancés me semblent faibles", a-t-il ajouté.

Pas de présence à "la fête à Macron"

Plusieurs associations, syndicats et partis politiques participeront à une manifestation le 5 mai pour "faire la fête à Macron", une initiative lancée par le député de La France insoumise (LFI), François Ruffin. "Une forme de manifestation qui en réalité sert le gouvernement", a dénoncé le premier secrétaire du PS. "Je n'irai pas" et "je ne soutiens pas l'initiative", a déclaré Olivier Faure qui a estimé que "si De Gaulle était là, il dirait 'c'est la chienlit'", avant de préciser "voilà ce que le pouvoir va pouvoir dire".

Pour Olivier Faure, "la fête à Macron" est "un argument pour le pouvoir" parce qu'"il y a des gens dans ce pays qui veulent manifester sur un plan syndical, sur un plan citoyen sans avoir envie d'être récupérés par une formation politique" et donc "ça affaiblit le mouvement social".

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