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François Hollande "cherche des lecteurs, mon rôle c'est de chercher des électeurs", déclare Olivier Faure

Le premier secrétaire du PS, invité lundi de franceinfo, estime qu'il est nécessaire d'aller au-delà du "débat sur l'inventaire" lancé par l'ex-président et de "comprendre l'échec" de 2017.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste.  (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Le premier secrétaire du Parti socialiste, invité lundi 11 juin de franceinfo, a réagi aux entretiens et aux déclarations que François Hollande multiplient depuis la sortie de son livre Les leçons du pouvoir. L'ancien chef de l'État "cherche des lecteurs, moi mon rôle, c'est de chercher des électeurs", a déclaré Olivier Faure. 

Selon Olivier Faure, François Hollande est "un ancien président qui vient défendre ce qu'il a fait pendant cinq ans, il vend un livre". Pour sa part, le premier secrétaire du PS estime qu'il y a "un travail de reconstruction à opérer". "François Hollande a lancé, à notre initiative, un débat sur l'inventaire. Il va se poursuivre, il va se prolonger au cours des prochains mois et j'en tirerai les conclusions en novembre", a-t-il expliqué. Il s'agit de "comprendre ce que l'on doit comprendre de l'échec", a ajouté olivier Faure.

 "Nous sommes passés de 300 députés à 30, donc il y a eu un échec qu’il faut constater. Les Français nous ont adressé un message qui est suffisamment clair pour qu'on cherche à en comprendre le sens. C'est ce que je veux faire avec l'inventaire. Allez jusqu'au bout de l'exercice sans tabou", a-t-il assuré. "Les Français seront appelés à contribuer sur un site qui vient de naître il y a quelque heures, qui s'appelle la Ruche socialiste, sur lequel ils pourront commenter et dire leur point de vue", a annoncé le premier secrétaire du PS.

Comptes de campagne : de la "transparence" réclamée

Interrogé sur les révélations de la cellule investigation de franceinfo, à propos des ristournes, selon l'enquête, dont a bénéficié le candidat Macron, pendant la campagne de la présidentielle en 2017, Olivier Faure estime qu'"il faut aller jusqu'au bout"

"Il faut aller au bout parce que la défiance vis-à-vis du monde politique est telle qu'il faut que la vérité puisse sortir. Je souhaite que cette fameuse Commission des comptes de campagne puissent réexaminer tous les comptes s'il le faut", a-t-il déclaré. "On peut légitimement se demander si ce n’était pas des dons déguisés", a  ajouté le patron du PS. "De la même façon, on aurait aimé savoir la nature des donateurs d'Emmanuel Macron", a-t-il expliqué mais "le candidat Macron s’est refusé à toute transparence", a-t-il poursuivi.

Médine : le texte sur la laïcité "est plus que provoquant"

Le premier secrétaire du PS, a jugé ce lundi sur franceinfo le contenu des textes du rappeur Médine "provoquant" et "insupportable". Le rappeur qui dénonçait la laïcité dans un texte écrit en 2015 doit se produire au Bataclan, théâtre d'un attentat le 13 novembre 2015. Des élus Républicains et Marine Le Pen demandent l'annulation de son concert. "Je ne suis pas de ceux qui sont dans l’interdiction, mais il y a une question qui est effectivement posée. Peut-être lui-même pourrait se poser la question de savoir si sa présence dans ce lieu, qui est devenu hautement symbolique, ne justifierait pas une prise de distance, a-t-il proposé. 

"Je crois comprendre qu’il regrette d’avoir été celui qui a pu prononcer ces mots, il dit qu’il a été trop loin. Qu’il le dise plus fort parce qu'il faut que ses regrets couvrent les paroles qui ont pu être les siennes", a ajouté Olivier Faure.

Un "débat" nécessaire sur le cannabis

Olivier Faure s'est dit "favorable" à l'ouverture d'un débat sur le cannabis en France, alors que franceinfo publie lundi une enquête Ifop pour Echo Citoyen et Terra Nova montrant que les Français sont de plus en plus favorables à une autorisation "maîtrisée" du cannabis et plébiscitent le cannabis thérapeutique. Selon le patron du PS, les Français "ont fait le constat que la prohibition et la répression, cela ne marchait pas pour préserver la santé des consommateurs".

"Je suis favorable au moins à ce que le débat puisse avoir lieu parce que nous sommes le pays qui prohibe le plus en Europe, et celui où on consomme le plus. Cherchez l’erreur", a-t-il expliqué, estimant que "le trafic génère une économie parallèle dans les quartiers qui déstructure complètement l’éducation des enfants".
"Je ne veux pas le préempter, mais personnellement je suis pour qu’on ait au moins à expérimenter dans un certain nombre de lieux, et voir comment les choses se déroulent ", a-t-il poursuivi.

Regardez l'intégralité de l'entretien d'Olivier Faure sur franceinfo le 11 juin 2018.

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