Cet article date de plus de six ans.

Des élus de droite et d'extrême droite s'opposent à la venue du rappeur Médine au Bataclan

Les paroles d'un titre du chanteur, dans lequel il prône la "crucifixion" pour "les laïcards", lui interdisent, selon eux, de se produire sur les lieux de l'un des attentats du 13-Novembre.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le rappeur Médine, lors d'un concert à la Cigale à Paris, le 26 mai 2017. (SADAKA EDMOND/SIPA)

"Une insulte", "insupportable", des "saloperies"... La venue les 19 et 20 octobre du rappeur Médine au Bataclan, théâtre d'une des attaques du 13 novembre 2015, irrite l'extrême droite et une partie de la droite. En cause, le titre d'un album du chanteur sorti en 2005, Jihad, le plus grand combat est contre soi-même, et des paroles de sa chanson Don't Laïk sortie en 2015 – "Crucifions les laïcards comme à Golgotha / Le polygame vaut bien mieux que l'ami Strauss-Kahn."

Plusieurs personnalités du Rassemblement national et des Républicains se sont ainsi opposés aux concerts du chanteur à Paris. "Aucun Français ne peut accepter que ce type aille déverser ses saloperies sur le lieu même du carnage du Bataclan", écrit Marine Le Pen, samedi 9 juin. "C’est insupportable avec tout ce qui se passe dans notre pays", renchérit sur Europe 1 Jean-François Copé. "Je demande à Emmanuel Macron d'interdire ce concert", écrit Eric Ciotti dimanche sur Twitter, dénonçant une "insulte insupportable". Même réaction pour Robert Ménard, qui pointe du doigt "une provocation inadmissible". Le chef des, Laurent Wauquiez a, lui, estimé que ce concert était un "sacrilège pour les victimes, déshonneur pour la France".

L'élu RN en Bourgogne-Franche-Comté Julien Odoul appelle lui à "faire barrage" à Médine, comme cela avait été fait pour Black M à Verdun. Face aux critiques de la droite et de l'extrême droite, la mairie de la ville avait en effet annulé le concert du rappeur prévu au soir des commémorations du centenaire de la bataille, le 29 mai 2016. 

Il a estimé être allé "trop loin"

"J'ai toujours utilisé la provocation comme un 'piège positif', a reconnu le rappeur de 35 ans, originaire du Havre, aux Inrocks en 2015. L'idée est d'amener les gens par la provocation." En 2017, il a néanmoins estimé être allé "trop loin" avec son titre "Don't Laïk". "La provocation n'a d'utilité que quand elle suscite un débat, pas quand elle déclenche un rideau de fer. Avec Don't laïk, c'était inaudible, et le clip a accentué la polémique."

Si ces détracteurs semblent bien connaître le rappeur havrais, LCI note pourtant que certains de ses titres, moins polémiques, leur ont échappé. C'est le cas du morceau #Faisgafatwa, sorti en 2015, dans lequel Médine critique le fanatisme religieux. "J'crois que tu t'es pris les deux Nike Air dans le tapis d'prière / Viens pas recruter dans mon quartier c'est pas ta pépinière / T'as jamais mis le pied dans une classe et tu veux suivre les quatre écoles." Ou le titre Bataclan, sorti en 2018, dans laquelle le chanteur assure qu'il a toujours rêvé de jouer dans la mythique salle parisienne.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.