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"François Hollande, c'était le président du chômage qui augmentait", réplique Gérard Larcher à l'ex-chef d'Etat

Le président du Sénat, sur franceinfo jeudi, a soutenu Emmanuel Macron, qualifié de "président des très riches" par François Hollande, même s'il a "des désaccords" avec l'actuel chef de l'Etat. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Gérard Larcher, président du Sénat. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Le président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher, invité jeudi 26 avril, a réagi aux propos de François Hollande qualifiant la veille Emmanuel Macron de "président des très riches" sur TMC. "Des mots", a lancé Gérard Larcher.

"François Hollande, c'était le président du chômage qui augmentait. C'était aussi celui qui quelque part a donné à notre pays cette image aussi négative dans l'Union européenne", a-t-il poursuivi. "J'ai des points de désaccord [avec Emmanuel Macron], mais sur ce point, président des très riches, allez des mots", a-t-il répété. 

Interrogé sur la fiscalité et la promesse de Gérald Darmanin de gérer la dette de la SNCF sans hausse ou impôts nouveaux, mais en baissant la dépense publique, Gérard Larcher s'est dit "interrogatif" surtout qu'"il y a [déjà] plus de 26 milliards d'euros cumulés à trouver pour compenser la suppression de la taxe d'habitation. En tout, ça fera 73 milliards."

"Il va falloir aller très vite dans la diminution des dépenses publiques et ne pas se contenter de 340 fonctionnaires de moins dans l'année 2019", a-t-il ajoutéSelon Gérard Larcher, augmenter le déficit français "serait un problème pour notre crédibilité, à un moment où l'Union européenne doit se relancer après le Brexit". "Il va falloir faire des choix" dans les dépenses publiques, a-t-il jugé.

"La bonne voie" d'une seconde journée de solidarité

Au sujet de la création éventuelle d'une deuxième journée de solidarité pour aider à la prise en charge des Français les plus âgés, le président du Sénat a rappelé qu'il avait lui-même mis en place la première journée de ce type. "C'est une des voies qu'il faut explorer", a commenté Gérard Larcher. "C'est travailler pour une solidarité collective", a-t-il assuré. 

En revanche, le sénateur LR redoute les effets du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu. Selon Gérard Larcher, les Français "vont avoir des temps difficiles au point de vue fiscal". "Le début de l'année 2019, avec le prélèvement à la source, va être un moment de choc pour les Français, je crois que nous n'avons pas pris la bonne voie, que la vraie voie c'était ce que nous proposions il y a quelques années : la mensualisation. Il fallait la généraliser."

"Je ne veux pas être Cassandre, je ne veux pas être l'oiseau de mauvais augure, a continué l'élu Les Républicains, mais les gens constateront à partir du mois de mars de l'année prochaine une très forte diminution de leur feuille de paie. Et en même temps, des complexités pour les entreprises et je pense notamment aux PME."

SNCF : des négociations attendues 

Le président du Sénat a appelé le gouvernement à engager "une vraie négociation sur la convention collective future des salariés" de la SNCF car "on ne construit pas l'avenir d'une entreprise sur la fragilisation du statut du salarié". Edouard Philipe a réaffirmé ce matin, sur Europe 1, que "l'ouverture à la concurrence et la fin du recrutement au statut" étaient des principes non négociables. Gérard Larcher lui a donné raison bien que "le statut n’explique pas, à lui seul, l’état de l’entreprise, mais en même temps, c'est indispensable pour s'ouvrir à cette concurrence", a-t-il expliqué.

Le Sénat va débattre "d'aménagement du territoire, du rôle et de la place de la voie ferrée dans l'équilibre du territoire", à l'occasion de l'examen du projet de réforme de la SNCF. "Si nous obtenons ce que nous souhaitons, notamment sur l'aspect aménagement du territoire, je ne vois pas de motifs de ne pas soutenir cette réforme", a-t-il affirmé.

Par ailleurs, sur le plan international, alors qu'Emmanuel Macron, en visite d'État aux États-Unis, a lancé l'idée d"'un nouvel accord" avec l'Iran au-delà de la seule question nucléaire, le président du Sénat a estimé que "rien ne serait pire que l'abandon" de l'accord actuel. 

Interrogé sur les probabilités que Donald Trump de l'accord, Gérard Larcher a estimé que "ce sera une très mauvaise décision, parce que la question nucléaire sera immédiatement posée dans une région tellement déstabilisée". 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Gérard Larcher sur franceinfo le 26 avril 2018.

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