Emmanuel Macron est "un agent double" de la coagulation des colères, juge Olivier Besancenot
Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste estime que "tout prouve qu'il y a des colères au même moment", reprochant au gouvernement d'"allumer toutes les mèches au même moment".
Olivier Besancenot, invité de franceinfo lundi 16 avril, au lendemain de l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron, a estimé que la mobilisation à la SNCF, contre le projet de réforme de l'entreprise, ne s'essoufflait pas. "La mobilisation tient, notamment du côté des roulants, et ça va être un gros problème pour le gouvernement", a prédit le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), jugeant que les cheminots ont eu raison de prévoir "un conflit long, et pas de gaieté de coeur, justement pour ne pas rester seuls".
Le porte-parole du NPA, a dit "croire à la coagulation des colères". Emmanuel Macron "est vachement plus efficace que nous tous à la gauche de la gauche pour coaliser les colères. C'est un agent double. Il n'y a pas plus efficace que son arrogance pour mettre tout le monde d'accord. Au-delà des mots, l'idée de commenter le match alors qu'il n'est pas terminé, ça ne plait pas", a déclaré l'ancien chef de file de NPA. "Tout prouve qu'il y a des colères au même moment (...). Et on a un gouvernement qui allume toutes les mèches au même moment", a-t-il poursuivi.
Olivier Besancenot a estimé que la SNCF allait être "privatisée, de fait", avec la réforme. "Ce qui n'est pas juteux à un moment, vous allez vous en débarrassez", a-t-il déclaré.
Le président de la République a confirmé que l'Etat reprendrait "progressivement" une partie de la dette de la SNCF. C'est une déclaration avec "un numéro de passe-passe extraordinaire", a jugé Olivier Besancenot. "Monsieur Macron nous dit, on reprendra proportionnellement quasiment la dette en fonction de ce que les cheminots accepteront comme concessions, notamment sur la question des statuts. En gros, statut contre reprise de la dette", a-t-il expliqué.
"Un Mai 2018" souhaité
François Ruffin, député de La France insoumise, a appelé début avril à une manifestation le 5 mai pour "faire sa fête à Macron", à deux jours du 1er anniversaire de son élection à la présence de la République. "Pour faire vraiment sa fête à Macron, il faudra une convergence des différentes luttes qui existent actuellement", a déclaré Olivier Besancenot. "Le 5 mai, on va marcher ensemble. L'unité est un combat, il y a le 19 avril, le 1er mai et le 5 mai. Mais il faudra aller au-delà. Ce qu'il faudrait c'est un Mai 2018", a-t-il poursuivi.
L'objectif de ces manifestations "est de faire reculer [Emmanuel Macron] sur la réforme fondamentale qu'il a choisie, celle de la SNCF", explique Olivier Besancenot. "On a besoin d'une victoire sociale et politique", a-t-il lancé. "Une réunion unitaire pour appeler ensemble à toutes les initiatives", sera organisée mardi 17 avril, a précisé Olivier Besancenot.
Une intervention "catastrophique" en Syrie
Interrogé sur les frappes aériennes menées en Syrie, samedi, par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, Olivier Besancenot, a estimé que "la Syrie et le peuple syrien méritent mieux que d'être le théâtre des tractations et des enjeux impérialistes, que ce soit ceux de Trump ou de Poutine". Frapper la Syrie, "c'est une idée absolument catastrophique", a-t-il insisté.
"On va avoir une déstabilisation supplémentaire de la région qui risque paradoxalement de rendre un grand service à Assad", a prévenu Olivier Besancenot. Le porte-parole de NPA a précisé qu'il "ne doute pas" qu'il y ait eu une attaque chimique. Il a jugé que "probablement la solution" au conflit syrien "serait une transition avec une discussion politique qui exclut les responsables et les criminels de guerre de la dictature d'Assad et qui exclut que les impérialismes occidentaux ou ceux de la Russie s'immiscent".
Regardez l"intégralité de l'entretien d'Olivier Besancenot, sur franceinfo, le 16 avril 2018.
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