Chevènement : La fermeture d'Alstom "est un épisode de la lutte des classes"
Invité de France Info ce mercredi, Jean-Pierre Chevènement, ancien maire de Belfort et président du club République Moderne, a réagi au projet de fermeture du site d'Alstom. Il appelle l'Etat à monter au capital du groupe.
Les discussions se poursuivent entre le gouvernement et la direction d'Alstom sur la fermeture du site de production de trains de Belfort. "L'usine de Belfort est l'usine mère du groupe Alstom. C'est là qu'on fabrique les locomotives depuis 1879", a expliqué Jean-Pierre Chevènement. Si on se place du point de vue historique, Alstom c'est Belfort. C'est ce que la direction d'Alstom sait très bien. Elle a constamment voulu diminuer l'importance de Belfort."
Lorsque Jean-Pierre Chevènement était maire de Belfort, l'usine d'Alstom employait 1500 personnes. Aujourd'hui, elle en compte 500 et "la perspective c'est 60." Cette fermeture "est un épisode de la lutte des classes, la saga de la désindustrialisation de la France", a-t-il estimé.
Si l'État ne monte pas au capital, Alstom est livrée à des financiers et on ne peut avoir aucune confiance sur la suite
Jean-Pierre Chevènement n'admet pas que l'entreprise Alstom ne soit pas compétitive. "Alstom a un carnet de commandes de 30 milliards. Elle fabrique dans différents pays, la Chine, l'Inde, la Russie." Pour lui, les responsables sont les financiers qui "ont pris le pouvoir". "Si l'État ne monte pas au capital, Alstom est livrée à des financiers et on ne peut avoir aucune confiance sur la suite".
Pour l'ancien maire de Belfort, "on ne peut pas comprendre que la France ait abandonné son industrie comme elle l'a fait, si ce n'était pas un choix délibéré en faveur du secteur financier, de la banque, de la monnaie forte et des industries de défense. On ne peut pas comprendre ce qui se passe en France aujourd'hui sans introduire cette hypothèse qu'il y a eu un choix délibéré de nos élites de considérer que la France n'était plus un grand pays industriel."
La nationalisation est "dans certains cas, partielle, temporaire, peut être un moyen d'orienter une stratégie. Je demande donc que l'État monte au capital, remplace Bouygues, de façon à ce que nous puissions avoir confiance en la direction d'Alstom."
Lorsqu'il était ministre de l'Économie, Emmanuel Macron suivait le dossier d'Alstom. Pourtant, "il n'était pas au courant. La direction d'Alstom a mis à profit le départ d'Emmanuel Macron pour faire cette annonce précipitée."
Chevènement : la fermeture d'Alstom "est un... par franceinfo
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.