Remaniement : la majorité doit s'ouvrir "au centre droit comme au centre gauche", estime Patrick Mignola, député MoDem
Patrick Mignola, député MoDem de la Savoie et vice-président de son groupe à l'Assemblée nationale était l'invité du "19h20 politique", jeudi sur franceinfo.
"Il faut retrouver une dynamique et pour ce faire, il faut qu'on soit le plus large possible", a appelé jeudi 11 octobre sur franceinfo, Patrick Mignola, député MoDem de Savoie, vice-président de son à l'Assemblée nationale, en évoquant le remaniement du gouvernement annoncé pour vendredi soir.
franceinfo : Dans le nouveau gouvernement faudra-t-il une plus grande présence du Modem et du centre-droit ?
Patrick Mignola : Oui je crois qu'il y a un enjeu car il s'agit de faire réussir la France. Il faut retrouver une dynamique et pour ce faire il faut qu'on soit le plus large possible. Il faut qu'il y ait deux piliers dans la majorité. Il faut qu'elle s'équilibre, qu'elle s'ouvre, au centre droit comme au centre gauche, pour que l'on soit le plus large reflet des électeurs qui nous ont fait confiance. Avec Geneviève Darrieussecq et Jacqueline Gourault, on est représentés au gouvernement, mais je crois que l'enjeu n'est pas celui-là. Aujourd'hui il y a une majorité centrale avec des personnes qui viennent de la droite de la gauche et du centre et c'est une chance pour la France d'avoir un gouvernement qui reflète cette diversité. Il faut un meilleur équilibre et une ouverture à toutes les forces qui peuvent se rassembler pour le pays.
Ce remaniement n'est-t-il pas un retour à l'ancien monde, avec un président de la République qui cherche à respecter les équilibres gauche/droite ?
C'est une audace formidable de penser qu'on peut avoir des personnes qui n'étaient pas aux côtés du président de la République au premier tour pour que la dynamique se relance. C'est audacieux et intéressant et ça mérite de prendre quelques jours de plus. On a besoin de s'ouvrir de part et d'autre, il faut qu'on retrouve un fil de confiance avec les Français. Ce ne sont pas les Républicains et les socialistes qui réussiront. Si la majorité présidentielle échoue, on se retrouvera dans un scénario à l'italienne où extrême droite et extrême gauche dirigeront ce pays. Ce n'est pas mon souhait à moi et je ne crois pas que ce soit le souhait de beaucoup de Français.
Trois juges d'instruction viennent d'être désignés à Lille pour instruire l'affaire Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale. C'est une histoire embêtante pour la majorité. S'il devait être mis en examen devrait-il quitter son poste ?
Il n'y a aucune obligation à cela. Je pense qu'on doit réfléchir à cette jurisprudence qui date des années 90 car on ne peut pas vivre dans une société où à chaque fois qu'il y a une suspicion, c'est quasiment une condamnation médiatique qui entraîne la suspension des fonctions. On sait ce que ça a donné par le passé pour d'autres. J'ai été extrêmement choqué que désormais ce ne soit plus dans le cadre d'une condamnation qu'on doive quitter des fonctions, voire même dans le cadre d'une mise en examen, mais que ce soit à cause de soupçons et de commentaires d'une procédure judiciaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.