Réforme de l'assurance-chômage : "C'est une très mauvaise idée", réagit l'eurodéputé Pierre Larrouturou, à propos du durcissement des conditions d'accès aux droits

La tête de liste du collectif "Changer l'Europe" réagit aux annonces faites par le gouvernement, mercredi, à propos de l'assurance-chômage.
Article rédigé par franceinfo
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Pierre Larrouturou, eurodéputé Nouvelle Donne, invité de franceinfo, dimanche 28 janvier 2024. (FRANCEINFO)

"C'est une très mauvaise idée", réagit mercredi 22 mai sur franceinfo Pierre Larrouturou, tête de liste du collectif "Changer l'Europe" aux élections européennes. L'eurodéputé sortant "Nouvelle Donne" était questionné sur les annonces faites par le gouvernement à propos de l'assurance-chômage.

Le ministère du Travail a confirmé mercredi vouloir "durcir" les conditions permettant l'ouverture des droits à l'assurance-chômage dans le cadre de sa nouvelle réforme : il faudra avoir travaillé huit mois dans les 20 derniers mois, au lieu de six mois dans les derniers 24 mois actuellement. Le Premier ministre dévoilera dimanche les contours de la nouvelle réforme de l'assurance-chômage. Gabriel Attal a demandé à Catherine Vautrin, ministre du Travail, de consulter les partenaires sociaux sur les contours de la future réforme.

L'exemple de l'Allemagne

Pour expliquer son point de vue, Pierre Larrouturou prend l'exemple de l'Allemagne. "C'est ce qu'a fait le pays il y a 20 ans", dit-il. "Ça marche du point de vue statistique parce qu'on peut rayer les gens mais, tempère-t-il, en Allemagne, aujourd'hui, il y a six millions de gens qui ont été obligés d'accepter des petits boulots". Le candidat poursuit : "Ils ne sont donc pas au chômage mais ils ont des boulots de 10h par semaine et ils ont en moyenne 538 euros par mois pour vivre". Un constat "humainement dramatique" et "d'un point de vue économique, ces six millions de gens n'ont pas de quoi s'acheter des Mercedes et l'Allemagne tombe en récession".

Sur le fait que le gouvernement pense qu'en réduisant l'indemnisation on pousse à la reprise d'emploi, Pierre Larrouturou n'est pas d'accord. Selon lui, un retour à l'emploi, "c'est seulement s'il y a des emplois en face".

Questionné enfin sur sa volonté d'une liste d'union de la gauche et de l'écologie pour les élections européennes il répond : "On a tout fait pour tendre la main à Raphaël Glucksmann (socialiste) et à Marie Toussaint (EELV), ils n'ont pas voulu prendre notre main et on le regrette, alors qu'on a un vrai projet sur les questions sociales et sur le climat".

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