Procédure de destitution d'Emmanuel Macron : "Tout ça est désespérant", déplore l'ancien président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré
"Tout ça est désespérant", a déploré mardi 17 septembre sur franceinfo Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel et ancien président de l’Assemblée nationale, alors que la demande de destitution d'Emmanuel Macron, portée par LFI, a obtenu le feu vert du bureau de l'Assemblée nationale.
Cette procédure "est vouée à l'échec", souligne Jean-Louis Debré. "Les Français attendent du gouvernement ou des politiques qu'on règle leurs problèmes de sécurité. Et on les voit s'amuser", constate l'ancien président de l'Assemblée nationale. L'écrivain, actuellement en tournée avec une pièce de théâtre, Ces femmes qui ont réveillé la France, perçoit chez les Français "un sentiment d'un amenuisement de l'unité nationale" ainsi qu'un "détachement à l'égard du monde politique". Pour Jean-Louis Debré, "la politique est aujourd'hui un art de la communication. Il faut faire parler de soi", pointant la procédure lancée par les Insoumis. "Maintenant c'est du cinéma, c'est n'importe quoi."
"Ce n'est pas bon pour la France"
L'ancien président du Conseil constitutionnel ne "juge pas" Emmanuel Macron, mais rappelle qu'après des élections législatives, "on envoie au gouvernement le parti ou la coalition qui est arrivée en tête". "Je m'attendais à ce que, compte tenu du résultat des élections législatives, qui est sans ambiguïté, le président de la République en tire les conclusions et demande au Nouveau Front populaire de prendre ses responsabilités." Le chef de l'Etat a donc selon lui "une responsabilité fondamentale" en affirmant que les élections européennes "n'avaient rien à voir avec la situation française". "Le soir même, il décide de dissoudre." Emmanuel Macron "a cassé la droite républicaine, il a cassé la gauche républicaine et il n'a rien reconstruit", déplore Jean-Louis Debré. "Et il se trouve maintenant seul face aux extrémistes de droite et de gauche. Ce n'est pas bon pour la France."
L'ancien président de l'Assemblée nationale a par ailleurs "beaucoup de mal à comprendre" la droite qui affiche son intention de participer au gouvernement. "Il y a quelques semaines, ils expliquaient qu'ils ne voulaient pas rentrer au gouvernement. Et puis maintenant, ils veulent rentrer au gouvernement. Tout ça n'est pas sérieux." Alors que Michel Barnier poursuit ses consultations pour former son gouvernement, l'ancien parlementaire souhaite avant tout "qu'il y ait, pour une période transitoire, une dizaine de ministres qui s'occupent des vrais problèmes des Français. Et qu'on arrête ce cinéma parce que c'est une tragédie pour la France".
Jean-Louis Debré estime enfin que la situation politique va aller "cahin-caha jusqu'au mois de juin, puisqu’avant le mois de juin, on ne peut pas constitutionnellement dissoudre". Selon lui, il y aura au mois de juin, "si cela ne s'est pas amélioré, une dissolution". Emmanuel Macron "dira, c'est le chaos ou moi. Si les Français ne choisissent pas Macron une deuxième fois, alors on ira vers un départ forcé ou avancé".
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