"Anne Hidalgo est plombée par le Parti socialiste", a affirmé mardi 8 mars sur franceinfo François Rebsamen, maire socialiste de Dijon et ancien ministre de François Hollande. Il a annoncé samedi soutenir Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle. "Je respecte Anne Hidalgo", assure cependant François Rebsamen même s'il qu'il estime que le Parti socialiste la "tire vers le bas"."Il n'y a ni idées, ni programme" au Parti socialiste, tacle-t-il. Selon lui, la candidate socialiste "s'est lancée dans la campagne alors même qu'il n'y a pas eu de débat au Parti socialiste et que l'on n'a pas arrêté de programme. Elle en fait donc les frais.""Trois raisons" à son soutien pour MacronFrançois Rebsamen assure qu'il n'a rien négocié pour son soutien au chef de l'État. "Je suis un homme libre. Je ne demande rien pour moi-même." L'ancien ministre justifie son soutien à Emmanuel Macron par "trois raisons essentielles". Une première raison, qu'il juge "évidente", est qu'Emmanuel Macron est "un chef d'État et on a besoin d'un chef d'Etat dans cette période trouble en Europe. Il est très compétent." François Rebsamen revendique aussi "un choix lucide". Il ne cache pas avoir "des désaccords" avec le président de la République. "Mais je reste quelqu'un qui est capable de dire ce que j'aime, ce que j'apprécie et ce que je refuse."Il ajoute faire un choix de "cohérence" car il ne se "reconnaît plus dans la direction du Parti socialiste actuel". "Je suis socialiste. Je suis un homme de gauche qui vote Macron", insiste François Rebsamen qui ne craint pas une exclusion du PS. "Ils ne savent plus faire que ça : exclure. C'est tout ce qu'il leur reste. Mais ils ne me retireront pas l'étiquette socialiste. Parce que celle-là, je ne la leur dois pas."Un nouveau mouvement après l'électionCependant, le maire de Dijon annonce qu'il créera "avec d'autres, un mouvement après l'élection présidentielle" pour tenter de "revivifier la social-démocratie européenne, de porter des nouvelles idées, de changer le logiciel".Il martèle qu'il "existe une gauche sociale-démocrate dans ce pays" mais, selon lui, "elle ne peut s'exprimer aujourd'hui qu'à travers le Parti socialiste. Ce n'est pas satisfaisant parce que ce parti est devenu un parti sectaire." Le Parti socialiste "ne travaille pas", explique l'ancien ministre. "Il faut faire des conventions. Il faut réunir les militants. Il faut débattre des sujets. La gauche doit être constructive", ajoute François Rebsamen. Et il entend "prendre sa part, avec d'autres", à sa refondation.