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PMA pour toutes : “Nous parlons de justice sociale, nous parlons d’égalité”, estime la ministre Élisabeth Moreno

"C'est un progrès humain que l'on ne peut que reconnaître", estime Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances.

Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances, était l'invitée de franceinfo samedi 20 février 2021. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

La procréation médicalement assistée (PMA) "est un progrès humain que l'on ne peut que reconnaître", estime ce 7 juin sur franceinfo Elisabteh Moreno, la ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes. Cette mesure phare du projet de loi bioéthique est de nouveau examinée à partir de ce lundi par l'Assemblée nationale. "Je pense que nous devons nous réjouir de voir notre pays se battre pour l’égalité réelle et concrète pour tous", ajoute-t-elle, en réponse à l'opposition de droite qui a déposé des centaines d'amendements contre ce projet de loi.

franceinfo : Que répondez-vous à la droite qui voit en la procréation médicalement assistée (PMA) une sorte de cheval de Troie de la gestation pour autrui (GPA) ?

Elisabeth Moreno : Nous ne parlons absolument pas de la gestation pour autrui qui est interdite dans notre pays, mais nous parlons d’un engagement du président de la République, que nous parlons de justice sociale, que nous parlons d’égalité pour des femmes qui sont en couple lesbien ou célibataires et qui depuis plus de dix ans maintenant attendent désespérément de pouvoir également fonder une famille, ce que 14 pays en Europe ont fait depuis 20 ou 30 ans. Je pense que nous devons nous réjouir de voir notre pays se battre pour l’égalité réelle et concrète pour tous.

Le président Hollande l’avait proposé, ça n’avait pas pu se faire. Emmanuel Macron le candidat s’était engagé, pour peu que nous ayons les accords de toutes les autorités éthiques, pour l'accès à cette PMA. Je sais que ça suscite beaucoup d’interrogations, mais concentrons-nous sur la PMA, sur cette justice et cette égalité que nous appelons tous de nos vœux, et avançons. C’est un progrès humain que l’on ne peut que reconnaître. Il y a beaucoup de concertations, la droite a été largement impliquée dans tous les débats qui ont eu lieu, maintenant pensons aux femmes qui attendent.

Cela concerne très peu de personnes, mais que faire pour celles et ceux qui ont recours à la GPA à l’étranger ?

Ce n’est pas en fermant les yeux sur un problème qu’il disparaît. Aujourd’hui, la GPA est interdite dans notre pays, il n’en est pas moins qu’il y a des enfants qui sont nés par GPA à l’étranger. Dans l’intérêt des droits supérieurs de l’enfant, nous devons travailler à leur donner une filiation. Cela passe par les juges, pour s’assurer qu’il n’y a pas de trafic d’enfants dans notre pays.

Diriez-vous que cette loi bioéthique, qui doit être votée avant l’été, sera un marqueur du quinquennat d’Emmanuel Macron ?

C’est un marqueur fort de la volonté du président de la République de faire en sorte que toutes les femmes dans notre pays aient accès au même droit de fonder une famille lorsqu’elles le souhaitent. Elles attendent depuis très longtemps, le temps passe, l’horloge biologique tourne. Ces femmes vont aujourd’hui dans des pays comme l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, avec des considérations financières importantes, avec des risques pour leur santé. Nous faisons ce que nous devons faire pour protéger ces femmes.

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