Manifestations des agriculteurs : "À l'heure qu'il est, la crise c'est d'abord un problème de revenus", estime José Bové

Le militant altermondialiste et ancien eurodéputé écologiste réagit, lundi, au mouvement de colère des agriculteurs.
Article rédigé par franceinfo
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José Bové à Bordeaux, le 20 janvier 2024. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Il faut "des transformations très fortes qui émanent de Bruxelles mais aussi au niveau national. À l’heure qu’il est, la crise c'est d'abord un problème de revenus", estime lundi 22 janvier sur franceinfo José Bové. L'ancien eurodéputé écologiste, militant altermondialiste, réagit à la mobilisation des agriculteurs contre des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes et contre l'"agribashing", la stigmatisation dont ils s'estiment victimes.

Selon José Bové, "les prix payés aux producteurs ne suivent pas les coûts de production. Ça, c'est un vrai problème, la France et l'Union européenne se sont mises dans le mur en acceptant les accords de l'OMC et l'alignement sur les prix mondiaux. Comme il n'y a pas de soutien aux prix en fonction des coûts de production, on a des agriculteurs qui sont exsangues et les aides ne compensent absolument pas ces revenus", déplore l'ancien eurodéputé écologiste.

Pour une refonte de la politique agricole européenne

Pour José Bové, "il faut un changement radical de la politique agricole commune" et "à partir du moment où le revenu est garanti, on peut poser le débat d'une agriculture qui participe à la lutte contre le réchauffement climatique".

Les agriculteurs demandent le maintien de la défiscalisation du gasoil non routier, "de tout temps, il y a eu une détaxation du gasoil agricole comme pour la pêche, rappelle José Bové, ce sont des éléments qui sont évidents parce que quand on conduit son tracteur ce n'est pas pour partir en vacances. Que les professionnels de la pêche ou de l'agriculture aient cette défiscalisation, ça me paraît juste. Actuellement, il n'y a pas d'alternative".

Enfin, José Bové estime qu'il "faut avoir une vraie organisation européenne de l'agriculture et ne pas se situer dans des politiques nationales où l'Europe est le bouc émissaire".

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