Kamasutra de l'ensauvagement : "Le président de la République traite ce sujet avec désinvolture", pour Sébastien Chenu (RN)
"Le président de République ne sait pas protéger les Français", martèle mardi 8 septembre sur franceinfo le porte-parole du Rassemblement national et député du Nord.
Emmanuel Macron a fustigé le "Kamasutra de l'ensauvagement", mardi 8 septembre, estimant que les journalistes en ont trop fait autour de ce terme prononcé par Gérald Darmanin, à l'origine d'une passe d'armes entre le ministre de l'Intérieur et Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux. "Le président de la République traite ce sujet avec désinvolture", dénonce sur franceinfo Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national et député du Nord.
franceinfo : Y a-t-il trop de débats autour de ce mot prononcé par Gérald Darmanin ?
Sébastien Chenu : C'est une perte totale de contrôle du président de la République. C'est vraiment un aveu de faiblesse. Le président de la République traite ce sujet avec désinvolture, croyant faire une bonne phrase, un bon mot. Il met sur un plan assez bizarre, le grave et lourd problème de l'insécurité dans notre pays, oubliant de rappeler que ce débat sémantique sur l'ensauvagement est initié par deux de ses ministres.Ce sont eux qui se chamaillent d'une façon absolument ridicule. Darmanin, "Oui, l'ensauvagement existe", Dupond-Moretti, "Non, il n'y a pas d'ensauvagement." Ce sont eux qui ne sont pas au clair sur les mots parce qu'ils ne sont pas au clair sur leur politique. Cette perte de contrôle du président de la République en dit long sur son incapacité à traiter le problème. On le voit depuis trois ans, le président de République ne sait pas protéger les Français, cela ne l'intéresse pas.
Il y a mercredi un séminaire gouvernemental sur le séparatisme et la sécurité. Il y aura aussi désormais un point mensuel sur les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Au bout de trois ans, sous la pression d'un été abominable pour les Français, on voit qu'il y a une politique du chiffre qui est initiée. Moi, je suis pour que les chiffres soient transparents. Il faudra s'entendre sur les chiffres que l'on donne, mais il faut qu'il y ait un observatoire des peines. S'il y a un observatoire de la délinquance, il faut un observatoire des peines, car on sait que ce qui manque, c'est la suite. Le maillon judiciaire est défectueux. Les policiers n'ont pas de moyens, et de l'autre côté, la justice n'en a pas davantage.
Vous connaissez bien Gérald Darmanin. Vous croyez en son discours, ses mots et sa capacité à agir ?
C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles, comme beaucoup de gens qui ont été à l'UMP et votant Sarkozy, je me suis tourné vers Marine Le Pen, qui est la seule capable de protéger les Français. Ces gens là parlent et n'agissent pas. Ils n'agissent pas, parce qu'ils ont peur. Ils n'agissent pas parce que, on le voit avec Xavier Bertrand, ils subventionnent des radios communautaristes, des clientèles. Ces gens là, pendant des années, ont été aux manettes. Ils ont beaucoup parlé. Darmanin fait comme Sarkozy. Il parle, il gazouille, il tweete, il se déplace, mais il n'agit pas.
Qu'attendez-vous du projet de loi sur le séparatisme qui doit être présenté à l'automne en conseil des ministres ?
Nous avons réclamé des actes forts, et avant de pondre un projet de loi sur le séparatisme, on pourrait peut-être déjà utiliser l'arsenal qui existe : fermer les mosquées salafistes, avoir une politique migratoire qui soit totalement opposée à celle d'aujourd'hui, expulser les délinquants étrangers. Pour tout cela, il n'y a pas besoin d'une nouvelle loi. Qu'est-ce que ce gouvernement va encore nous raconter ? Il a les moyens de pouvoir agir. Il ne le fait pas parce que soit il a peur, soit il ne le veut pas. Mais en tout cas, il n'y a pas de volonté politique.
Vous estimez donc que ce séminaire mercredi ne servirait à rien ?
C'est l'éternel outil de communication sous la pression de l'actualité. Maintenant, on montre les muscles parce qu'il n'y a pas volonté politique assumée. Et d'ailleurs, Dupond-Moretti et Darmanin nous le montrent en se disputant. Il n'y a pas de ligne claire sur la sécurité, donc il n'a pas de capacité à protéger les Français.
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