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Interview d'Emmanuel Macron : "Au lieu d'apaiser, il est en train de déverser un jerricane d'essence sur un feu largement entamé", juge Olivier Faure

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, "le président ne comprend plus son pays" et "ne saisit pas le mouvement quasi unanime", contre la réforme des retraites.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Je l'ai trouvée lunaire et hallucinante", réagit mercredi 22 mars sur franceinfo Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, après l'interview accordée par Emmanuel Macron aux "13 heures" de TF1 et France 2 sur la situation de blocage que vit le pays à cause du 49.3 sur la réforme des retraites. Pour le député PS-Nupes de Seine-et-Marne, "le président ne comprend plus son pays" et "ne saisit pas le mouvement quasi unanime - neuf actifs sur dix sont opposés à cette réforme - et continue à nous expliquer qu'il a suivi un chemin démocratique, que tout ça se passe bien et qu'il va continuer comme avant. C'est-à-dire seul.", explique Olivier Faure.

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"Ce qui était ahurissant dans cette interview", selon lui "c'est quand il nous explique qu'il n'y avait pas d'alternative. Bien sûr qu'il en existe. Il n'a pas l'exclusivité de la bonne idée et du bon sens." Pour le premier secrétaire du PS, "on pouvait financer autrement un déficit qui n'est pas encore constaté mais anticipé".

"Le chaos est organisé par le président lui-même"

"Parfois on se pince", ajoute-t-il. "Il se moque des Françaises et des Français. Au lieu d'apaiser, il est en train de déverser un jerricane d'essence sur un feu qui est déjà largement entamé." Le socialiste va même jusqu'à dire que "le chaos est organisé par le président lui-même". Selon lui, Emmanuel Macron "dit aux Français qu'au fond, il ne les écoutera pas".

Concernant les déclarations du président qui compare les manifestations spontanées contre la réforme des retraites aux violences au Capitole à Washington par les partisans de Donald Trump et à celles commises par les soutiens de Jaïr Bolsonaro à Brasilia, Olivier Faure répond qu'il a trouvé cette comparaison "infâmante pour les gens qui manifestent". Et de s'interroger : "Comment peut-on assimiler des gens qui manifestent contre un projet de loi largement minoritaire, à des gens qui sont venus contester une élection ? Quel rapport ?"

Pour le premier secrétaire du PS, "un homme d'Etat, ce n'est pas forcément quelqu'un qui martyrise son propre peuple, ce n'est pas quelqu'un qui passe outre la volonté populaire, c'est quelqu'un qui entend ce que lui disent les gens".

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