Démission d'Elisabeth Borne : "Son bilan est très mauvais", réagit le député LFI Eric Coquerel
"Je ne vais pas regretter son bilan. Son bilan est très mauvais", réagit lundi 8 janvier sur franceinfo le député LFI de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel, président de la Commission des finances, de l'Economie générale et du Contrôle budgétaire, après la démission de la Première ministre Elisabeth Borne.
Eric Coquerel pointe ce qui le "préoccupe particulièrement en tant que président de la commission des finances", et notamment "le nombre d'utilisations du 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, pour faire passer le budget à deux reprises". Le député LFI y voit "une négation de la démocratie parlementaire, c'est-à-dire un Parlement qui n'a plus droit de débattre, qui n'a plus droit de voter, avec une vision très autoritaire, mais qui ne traduit que la vision d'Emmanuel Macron". Pour Eric Coquerel, Elisabeth Borne était "une directrice de cabinet et chacun le savait".
"Quel terrible constat"
La désormais ex-Première ministre a mis en avant son bilan dans sa lettre de démission, comme la loi retraites, la loi immigration et une cinquantaine d'autres textes. "Quel terrible constat", note Eric Coquerel. "Vingt-trois 49.3, une utilisation en plus de l'article 40 qui permet d'empêcher des textes d'être soumis au vote des parlementaires, c'est un bilan extrêmement négatif."
Le député dénonce également le fait qu'Elisabeth Borne n'a "pas demandé un vote de confiance" du Parlement. "Dans n'importe quelle grande démocratie au monde, on n'a pas un gouvernement qui ne demande pas un vote de confiance à l'Assemblée." Eric Coquerel cible encore le vote de la loi immigration, "un texte qui est en réalité la reprise du programme de l'extrême droite contre lequel" la Première ministre "était censée faire barrage. Donc c'est un bilan qui est catastrophique".
"J'aimerais un changement de politique radical"
Pour succéder à Elisabeth Borne, Eric Coquerel ne se prononce pas sur le profil idéal. "Je n'ai pas de jugement de profil. J'aimerais un changement de politique radical. Je n'y crois absolument pas." Il attend "une politique inverse de celle qui est faite aujourd'hui" avec des priorités en termes "d'urgence, sociale, écologique", souhaitant "réarmer l'Etat en termes de moyens financiers, de moyens, de personnels" et "arrêter de favoriser sans arrêt les revenus du capital pour favoriser plus les salariés".
Le président de la Commission des finances avoue avoir "plus ou moins de sympathie ou de bonnes relations avec tel ou tel" prétendant au poste de Premier ministre. Mais concernant Gabriel Attal, dont le nom circule pour Matignon, Eric Coquerel juge que l'actuel ministre de l'Education nationale n'a pas "le profil d'être le prochain fusible d'Emmanuel Macron".
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