Julie Martin (Cliquer c’est polluer) sur internet : "Il faut raisonner aujourd’hui nos usages".
Julie Martin, co-autrice de « Cliquer c’est polluer », était l’invitée de Stéphane Dépinoy ce vendredi 22 avril.
Invitée de Stéphane Dépinoy ce vendredi à l’occasion de la journée de la terre, Julie Martin est venue présenter son livre « Cliquer c’est polluer » qui vise à nous sensibiliser sur notre empreinte carbone liée au numérique. Elle note que cette empreinte est supérieure à celle du transport aérien : "L’aviation civile, c’est 2,5 % des émissions de CO2 mondiales et là, on arrive à 3,8 %". La tendance serait à l’augmentation : "On estime que ça pourrait dépasser 6 %".
D’après Julie Martin, ce problème caché est très technique et on ne peut pas vraiment blâmer les nouvelles générations de cette pollution : "On ne se rend pas compte que derrière, il y a les centres des données (…) toutes les connexions qui existent pour faire fonctionner internet, on se rend pas compte de toute l’énergie nécessaire". Elle prend l’exemple d’un selfie posté sur Instagram qui transite dans des câbles au fond de l’océan pour être traité dans les serveurs : "Ça peut parcourir plusieurs dizaines de milliers de kilomètres alors que je suis assise juste à côté de la personne qui est train de le consulter". Elle poursuit : "Si on la ramène au nombre de fois où on en poste par jour et au nombre de personnes qui en postent, c’est là où ça devient faramineux". Deux autres exemples cités sont ceux de la vidéo la plus vue sur Youtube "Baby Shark" et les vidéos pornos : "Elle a émis autant de CO2 que si on avait chauffé au gaz 2 200 appartements de 50 m² pendant un an (…) Les vidéos pornos, c’est 20 000 tours du monde en avion".
Julie Martin donne donc plusieurs conseils pour réduire son empreinte carbone, notamment d’augmenter la durée de vie des appareils électroniques : "L’empreinte carbone du numérique en France, à 75 %, c’est la fabrication et la distribution des appareils électroniques" indique-t-elle. Un autre conseil serait de ne pas regarder la télévision par internet, mais aussi de purger les boites mail et faire le tri sur Instagram. Actrice du digital car y travaillant, elle prône la sobriété et un usage raisonné des outils numériques plus que de se passer totalement d’internet : "C’est un outil merveilleux, en revanche, il faut raisonner aujourd’hui nos usages".
Elle conclut sur la campagne présidentielle qui aurait occulté la question du dérèglement climatique : "Est-ce que ça doit faire partie des programmes où est-ce que ça doit devenir un pouvoir à part entière comme l’exécutif, le législatif, le judiciaire et l’écologique (…) faudrait que ça devienne quelque chose de régalien l’écologie".
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