Patrick Artus (économiste) : "Le capitalisme actuel a deux problèmes : les monopoles et l'exigence de rendement de capital pour les actionnaires"
Patrick Artus, économiste et co-auteur du livre "La dernière chance du capitalisme" aux éditions Odile Jacob, est l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
Faut-il un deuxième plan de relance ? C'est la question qui fait débat actuellement enter l'Elysée et Bercy. Pour le chef économiste de Natixis, il y a "deux sujets". Tout d'abord, "le soutien des populations en difficulté", "les Français ont accumulé beaucoup d'épargne, la plupart des entreprises vont bien mais il y a une partie des ménages - surtout les jeunes actifs - et les entreprises des secteurs fermés, vont mal. Il faut donc un soutien assez ciblé." Patrick Artus insiste également sur le long-terme. "Il faut un plan d'investissement. Dans le premier plan de relance, il n'y a pas assez sur les compétences. La faiblesse des compétences est un énorme problème de la France : la recherche, l'éducation, l'alternance, la formation, le rattrapage des jeunes en échec scolaire,..."
Dans son livre publié aux éditions Odile Jacob, Patrick Artus avance le fait que le capitalisme néolibéral accroît les inégalités. "Il peut y avoir un jugement politique et éthique du capitalisme. On sait qu'il fabrique des inégalités de revenu, de patrimoine. Il a détruit des emplois industriels car il a beaucoup délocalisé. Mais le problème, c'est que l'économie n'est pas efficace." Pourquoi ce modèle économique actionnarial ne permet pas une croissance dynamique ? "Il y a deux problèmes centraux : les monopoles et l'exigence de rendement de capital pour les actionnaires."
Comment rendre alors ce capitalisme plus efficace ? "Il faut redistribuer la richesse par une distribution d'une partie du capital des entreprises. Ensuite, il faut que l'Etat prenne ses responsabilités."
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