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Olivier Blanchard (MIT) sur l’impôt sur les successions : "Je veux absolument pas taxer plus, je veux taxer mieux".

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Grégory Vincens
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Olivier Blanchard, professeur au MIT et ancien chef économiste du FMI, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi 21 avril.

Invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi, Olivier Blanchard, économiste au MIT, est revenu sur le débat qui s’est tenu la veille entre les deux candidats à la présidentielle. Il a trouvé Emmanuel Macron plus crédible sur le pouvoir d’achat et les inégalités. Sur les questions de long terme qu’il distingue du court terme, il regrette cependant que l’apprentissage et la formation professionnelle n’aient pas été abordés. Sur le court terme et la lutte contre l’inflation, il pense qu’Emmanuel Macron a été plus cohérent : "L’idée de chèque inflation qui a déjà été mise en place, le chèque énergie, le bouclier tarifaire, ça, ça m’a paru cohérent". À l’inverse, il affirme qu’il "n’a pas entendu grand-chose" venant de la candidate d’extrême droite : "La diminution de la TVA ; on sait qu’elle ne sera pas nécessairement répercutée, l’idée de ne pas faire payer d’impôt aux moins de 30 ans, c’est pas la bonne mesure".

Olivier Blanchard a également affirmé que les deux candidats ont fait l’impasse sur la question de l’impôt sur les successions : "Je veux absolument pas taxer plus, je veux taxer mieux" indique-t-il. Il appelle à changer de paradigme sur cette question : "C’est un transfert des jeunes qui viennent de milieux favorisés, vers des jeunes de milieux moins favorisés". Il envisage un nouveau principe selon lequel "Pour un euro que je reçois, il y a dix centimes qui vont à un fond destiné à aider les jeunes défavorisés, en matière d’éducation ou autrement".

Concernant l’économie mondiale, l'ex chef économiste du FMI relève un problème à court terme qu’il faudrait résoudre qui est l’inflation : "C’est pas une crise, mais c’est un problème". Il reste néanmoins confiant : "Pour éviter que l’inflation explose, il va falloir ralentir un peu l’activité aux Etats-Unis, la probabilité qu’on puisse le faire sans ralentir l’activité en Europe est plus élevée". Ce qui l’inquiète, ça serait une tendance à la "démondialisation" qui pourrait être excessive : "Il faut que l’on soit plus protégé, mais j’ai peur que ce soit excessif et que tout le progrès qu’on a fait en matière de commerce international, qui est tout de même largement derrière l’augmentation du pouvoir d’achat, de notre taux de croissance, j’ai peur que ce soit vraiment un problème".

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