: Vidéo Rentrée parlementaire : la marcheuse et l'insoumis
Alors que les fractures se confirment à droite comme à gauche, à la veille de la rentrée parlementaire, comment se positionner face au "rouleau compresseur" Macron ? Invités de "Dimanche en politique", les députés Barbara Pompili (LREM) et Eric Coquerel (LFI), expliquent leurs visions.
A la veille de la rentrée parlementaire, le 25 juin 2017, "Dimanche en politique" a invité Barbara Pompili, députée La République en marche de la Somme, et Eric Coquerel, député La France insoumise de Seine Saint-Denis. Alors que la gauche et la droite traditionnelles se déchirent, les députés s'affairent dans les couloirs du palais Bourbon. Certains bataillent pour constituer un groupe, sésame pour plus de visibilité et temps de parole.
Barbara Pompili, ancienne secrétaire d’Etat en charge de la biodiversité, a déclaré qu’elle ne serait pas candidate à la présidence de l’Assemblée nationale alors que son nom était souvent cité : "Je soutiendrai la candidature de François de Rugy, qui a l’expérience et l’autorité pour mener les débats et les réformes. Je souhaite prendre la tête de la commission du développement durable."
Eric Coquerel, quant à lui, ne doute pas que Jean-Luc Mélenchon, qui est apparu comme un tribun lors de la campagne présidentielle, préside le groupe des Insoumis. "Nous serons le seul groupe qui votera sans doute contre la confiance au gouvernement", a-t-il indiqué.
Rassemblement et division
A l’Assemblée nationale, on se rassemble ou on se divise… 7, 8 ou 9 groupes ! Richard Ferrand a été élu à l’unanimité et à mains levées comme patron de LREM, alors qu’il vient de quitter le gouvernement car il est visé par une enquête. Barbara Pompili justifie à sa façon cette élection : "Il a une légitimité. C’est la bonne et la seule personne possible pour présider le groupe."
Il n’y a plus de groupe écolo à l’Assemblée nationale. Ce n’est pas un regret pour Barbara Pompili, ancienne député EELV, qui souhaite aujourd’hui que l’écologie soit "transversale". La puissance verte est aussitôt récupérée par Eric Coquerel qui estime que compte tenu des campagnes présidentielles et législatives menées, La France insoumise représentera le seul groupe écolo.
Sur l’errance de Manuel Valls à l’Assemblée nationale, Barbara Pompili s’étonne et rappelle qu’elle ne pense pas que ce dernier ait manifesté la volonté de rentrer dans le groupe LREM : "Manuel Valls doit aller là où il se sent le mieux", conclut-elle.
Un danger de "balkanisation"
Des divisions se sont aussi fait jour dans l’opposition puisque le Parti communiste a formé un groupe à part, la Gauche démocrate et républicaine. C’est un regret pour Eric Coquerel : "Le PCF, on leur a tendu la main pour faire un groupe commun. Ils ont choisi de faire un groupe avec des ultramarins qui pourraient voter la confiance à Emmanuel Macron. Pour nous, deux groupes, ce n’est pas un problème, nous ne serons pas concurrents pendant cinq ans."
Concernant les groupes parlementaires, faut-il abaisser le seuil à 10 élus, comme au Sénat ? Au risque de permettre un jour au Front national d’avoir un groupe à l’Assemblée (aujourd’hui ils sont 8 députés FN)... Il s’agit d’un double enjeu pour Barbara Pompili, qui juge que si l’on multiplie les groupes, il y a danger de "balkanisation". S’ils veulent s’exprimer, pense-t-elle, ils doivent réunir 15 députés et savoir parler avec d’autres élus. Eric Coquerel estime quant à lui que si La France insoumise se retrouvait dans une telle situation, ce serait problématique, même si "cela ne me choquerait pas sur le principe".
Enfin, les deux députés prennent position sur la proportionnelle : une dose de proportionnelle pour 2022 pour LREM, et une proportionnelle intégrale pour LFI.
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