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Vidéo A 4 ans, elle trie des déchets : au Pérou, un enfant sur quatre est obligé de travailler

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A 4 ans, elle trie des déchets : au Pérou, un enfant sur quatre est obligé de travailler
A 4 ans, elle trie des déchets : au Pérou, un enfant sur quatre est obligé de travailler A 4 ans, elle trie des déchets : au Pérou, un enfant sur quatre est obligé de travailler (SUR LA LIGNE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Dans un pays où un tiers de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, le travail des enfants a beau être interdit, il reste indispensable à de nombreuses familles pour subsister... et financer leur scolarité. Extrait de "Sur la ligne" au Pérou, un magazine à voir le 6 juillet 2023.

Le troisième numéro du magazine "Sur la ligne" commence à Lima, une mégapole moderne de plus de 10 millions d'habitants, la capitale d'un pays sous tension. Depuis la destitution de Pedro Castillo, le premier président péruvien issu d'une famille modeste, des affrontements ont fait près de 70 morts en six mois. Pour comprendre les raisons profondes de la colère populaire, il suffit de grimper sur les hauteurs de la ville, où un "mur de la honte" symbolise à lui seul les inégalités qui fracturent la société péruvienne. Telle une frontière intérieure, il se dresse entre les quartiers riches, leurs villas avec piscine, et les bidonvilles de tôle. Deux mondes que séparent 500 mètres à vol d'oiseau.

L'un des quartiers les plus pauvres de Lima s'appelle Pamplona Alta : ici, aucune route goudronnée, pas d'eau courante, pas de tout-à-l'égout ni de ramassage des ordures. Les trois quarts de ses habitants (ils sont 400 000, soit plus qu'à Nantes ou Montpellier) vivotent dans le secteur informel. Dans le faubourg de la capitale où vivent les Casas, c'est le recyclage des déchets de la décharge publique qui permet de subsister. Comme un tiers de la population péruvienne, la famille vit en dessous du seuil de pauvreté.

Trois à quatre heures par jour sur la décharge d'ordures

Pour arriver péniblement à 250 euros de revenus mensuels, la grand-mère a besoin du travail de ses petits-enfants, explique-t-elle dans cet extrait. Si elle a accepté de témoigner, c'est que Djamel Mazi et son équipe ne sont "pas des journalistes péruviens", sinon elle pourrait "avoir des ennuis". Le Pérou l'interdit, mais que ce soit dans ces "banlieues poubelles" ou ailleurs dans Lima, le travail des enfants reste une nécessité pour de nombreuses familles – et une réalité pour un mineur sur quatre. 

Chantal, 4 ans, José, 7 ans, et Willy, 9 ans, passent donc chaque jour trois à quatre heures dans les ordures, à trier les déchets de cuivre et de fer. Olivia, la grand-mère, se charge des gros morceaux et leur confie le soin de récupérer les plus petits. Selon elle, ils auraient la technique pour ne pas s'entailler les mains. La petite Chantal avoue trouver ce travail "un peu" pénible, mais "il faut bien qu'ils apprennent à gagner leur pain quotidien", justifie Olivia.

L'argent que les enfants génèrent (une cinquantaine d'euros par mois) est aussitôt réinvesti dans leurs frais de scolarité, car l'école primaire est obligatoire au Pérou. Willy est fier de montrer aux journalistes son uniforme tout neuf, qui a coûté 45 euros… et qu'il a payé de son travail.

Extrait de "Pérou : le mur de l'infamie", un reportage de Djamel Mazi, Christophe Kenck, Yvan Martinet, Yann Moine, Olivier Gardette, Marion Gualandi diffusé dans le magazine "Sur la ligne", jeudi 6 juillet à 23h15 sur France 2.

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