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Vidéo "L'interne en médecine est un bouche-trou"

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Envoyé spécial
Envoyé spécial Envoyé spécial (HERVE GHESQUIERE, CHRISTOPHE KENCK / FRANCE 2)
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Dans cet extrait de l'émission "Envoyé spécial" diffusée le jeudi 26 mars, le journaliste Hervé Ghesquière a rencontré un médecin qui a osé briser à visage découvert la loi du silence sur les conditions de travail des internes en France.

Radiologue au CHU de Toulouse, le docteur Jacques Giron est le seul médecin qui a parlé librement de la situation critique des internes en France aux journalistes d'Envoyé spécial. Sa réputation n'étant plus à faire et ses années d'internat étant loin derrière lui, il s'est confié au journaliste Hervé Ghesquière. L'homme ne mâche pas ses mots.

"L’interne sert de bouche-trou, de variable d'ajustement, en faisant des heures et des heures, au-delà de soixante heures et plus par semaine" dénonce le radiologue. Une situation qui ne peut plus durer.

"En situation d'esclave consentant"

Selon le Dr Giron, le futur médecin est exploité, il remplit toutes les tâches ingrates, fait des heures à rallonge, multiplie les gardes et doit en même temps trouver le temps d'étudier ses cours. "Souvent, quand il y a quelque chose à faire qui ne plaît pas à un senior − et j'ai dû le faire moi-même, hein −, faites-le faire à l'interne." Et d'ajouter : "Ils sont en situation d'esclaves consentants." 

Pourtant, avec des horaires faisant souvent le double des 35 heures, ils sont ceux qui sont les moins bien payés à l'hôpital, entre 2 000 et 2 300 euros net par mois. Ce salaire est loin de récompenser le stress, la fatigue, les soins prodigués aux patients, les astreintes... 

Pour se conformer aux législations européennes, les hôpitaux publics doivent s'adapter. Désormais, il est demandé aux internes de ne pas dépasser 48 heures par semaine. 

Sur Twitter, le reportage a suscité de nombreuses réactions d'empathie. Certains ont osé se confier, derrière un écran, afin − peut-être − de relâcher la pression. 

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