Des militaires français accusés de viols par des enfants de 9 à 13 ans : c'est le scandale qui éclabousse l'armée française en Centrafrique. Dans ce pays aujourd’hui encore déchiré par les violences entre communautés, les soldats français de l'opération Sangaris sont présents depuis décembre 2013. C'est à cette date qu'auraient commencé les abus, selon les témoignages des enfants recueillis par des experts de l'ONU. Mais l'affaire n'a été connue du grand public que bien plus tard, après des fuites dans la presse. Une information judiciaire a finalement été ouverte en mai 2015.Une lanceuse d'alertePourquoi ce silence et un si long délai ? "Envoyé Spécial" a enquêté durant plusieurs mois, en Centrafrique, à Genève, à Paris et jusqu'au Cambodge pour retrouver tous les acteurs de cette affaire hors normes. A Bangui, l’équipe du magazine a retrouvé les témoins et les victimes présumées et a accompagné les militaires qui ont pris la relève des soldats accusés, parfois sous les insultes d’une foule en colère.Enfin, et c'est un témoignage exclusif, "Envoyé spécial" a retrouvé celle par qui le scandale est arrivé, la lanceuse d'alerte de l'ONU, Gallianne Palayret, une Française de 34 ans qui s’exprime sur l’affaire pour la première fois. La justice française ne l'a toujours pas entendue. Son témoignage remet en cause plusieurs aspects de la version officielle.Une enquête de Pierre Monégier, Alexis Jacquet, Emmanuel Lejeune, Gérard Lemoine et Alexis Fischer.