Dans les coulisses de "DPDA" : Hollande concentré, Sarkozy survolté
Croisera, croisera pas. Tous deux invités de l'émission spéciale de France 2, les candidats ont arpenté le même couloir à quelques minutes d'intervalle. Reportage en coulisses.
Jusqu'à la toute dernière minute, France Télévisions a négocié avec le staff des candidats pour qu'ils se croisent, devant les caméras, sur le revêtement en plastique façon tapis rouge qui mène au plateau de l'émission. 20h25, à peine 20 minutes avant l'antenne, le couperet tombe : l'entourage de François Hollande refuse.
A un bout du couloir, la loge du candidat socialiste. Arrivé entouré d'une dizaine de personnes, dont sa compagne Valérie Trierweiller et Manuel Valls, son directeur de la communication, François Hollande s'enferme dans la petite salle où l'attendent son coach vocal, arrivé seul et très avance, crudités et petits fours. Puis il gagne le plateau où son équipe l'accompagne encore, jusqu'à la dernière minute.
A l'autre bout du couloir, l'équipe de Nicolas Sarkozy arrive au compte-gouttes. Le très étoffé service de sécurité suivi de sa porte-parole, Nathalie Kosciusko-Morizet. Puis ses conseillers politiques, dont Emmanuelle Mignon, qui tranche en jean décontracté parmi tous les costumes et tailleurs. Et Patrick Buisson. Un œil sur leur téléphone à la recherche du rare réseau qui parviendrait jusqu'au sous-sol, l'autre sur la télévision, où parle toujours François Hollande. La porte reste ouverte.
Sarkozy entré par une porte, François Hollande sort par une autre
21h15. Nicolas Sarkozy arrive, serre la main de tous ceux qu'il croise, patron de France Télévisions mais aussi pompiers, membres du service d'ordre. Il est hilare. Et s'enferme à son tour. Il restera dans sa loge jusqu'à la toute dernière minute, histoire de ne pas patienter sur le bord du plateau, derrière le décor. Sur le chemin, il s'arrête, pose pour la photo. Même son conseiller en communication Franck Louvrier est soufflé : "A une minute de l'antenne, c'est pas mal !"
Sarkozy entré par une porte, François Hollande sort par une autre, quelque mètres à côté. Et rejoint sa loge, dont il ressort illico avant d'avoir fini d'avaler son petit-four, histoire d'échanger quelques mots avec la direction de France Télévisions. Il a trouvé "ça assez long, finalement" mais estime que c'était plutôt avantageux d'être "passé en premier".
"François, François !" On le rappelle pour suivre la réaction de Nicolas Sarkozy aux propos peu élégants du député UMP Lionnel Luca sur sa compagne. Tous ont les yeux rivés sur l'écran. Le président candidat fait le parallèle avec Carla Bruni, qu'il ne voudrait pas voir traiter comme ça. Les visages se détendent.
Quelques blagues fusent. A peine la séquence terminée, le candidat file.
Loge opposée. Cette fois, la porte est close. Sur le long canapé en cuir dans le couloir, les agents de sécurité luttent contre le sommeil et regardent "le patron". Et comparent les prestations, "Hollande, c'était pas mal, mais c'est pas le même, hein !" A sa sortie du studio, Nicolas Sarkozy est déjà au téléphone, souriant. Il adresse un petit geste de victoire, poing serré, à une secrétaire.
Un petit tour dans sa loge pour débriefer et il repart, entouré de son équipe et des nombreux gardes du corps. Sur son passage, un pompier murmure: "Il va gagner !" Cinq minutes plus tard, Patrick Buisson, son très droitier conseiller quitte les coulisses. Seul.
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