: Vidéo Complément d'enquête. Le combat de Cécile B. contre les délais de prescription
Pour ceux qui ont été victimes de viol dans leur enfance, comment accepter que les faits soient prescrits ? Cécile B. a mené un combat acharné pour allonger les délais de prescription. Extrait de "Complément d'enquête" du 5 novembre 2015.
Allonger ou non à trente ans les délais de prescription pour les violences sexuelles sur mineur (de dix à vingt ans, selon les cas), un débat complexe qui a abouti à une proposition de loi adoptée en mai 2014. "Complément d'enquête" a rencontré Cécile B., qui a mené ce combat pendant trois ans.
Violée à l'âge de 5 ans, Cécile n'a rien pu dire à personne sur le moment. Puis elle a développé, comme beaucoup de petites victimes, une amnésie post-traumatique. Trente-deux ans après, en 2009, les faits lui reviennent en mémoire lors d'une séance d'hypnose.
Comment porter plainte en étant amnésique ?
Avec l'aide de sa mère, la jeune femme a retrouvé des dessins d'enfant datant de la période qui a suivi le viol. Pour l'experte psychiatre à laquelle elle les a montrés, ils sont typiques de ce genre de traumatisme et constituent une forme de preuve.
La justice n'est pas de cet avis, et n'examinera jamais ces dessins. La jeune femme va alors jusqu'au bout des recours, jusqu'à la Cour de cassation, avec cet argument : comment aurait-elle pu porter plainte en étant amnésique ? Cécile B. écrit ensuite un livre, Le Petit Vélo blanc (éd. Calmann-Levy, 2015), et prend un avocat très médiatique, Gilles-Jean Portejoie, qui dénonce des délais de prescription devenus anachroniques.
Extrait de "Prescription : le temps fait bien les choses", un reportage diffusé dans "Complément d'enquête" du 5 novembre 2015.
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