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Vidéo "On a fait un tunnel en écartant les barbelés" : Joseph Weismann raconte comment il a échappé à Auschwitz en s'évadant du camp de Beaune-la-Rolande, à 11 ans

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VIDEO. "On a fait un tunnel en écartant les barbelés" : Joseph Weismann raconte comment il a échappé à Auschwitz en s'évadant du camp de Beaune-la-Rolande, à 11 ans
VIDEO. "On a fait un tunnel en écartant les barbelés" : Joseph Weismann raconte comment il a échappé à Auschwitz en s'évadant du camp de Beaune-la-Rolande, à 11 ans VIDEO. "On a fait un tunnel en écartant les barbelés" : Joseph Weismann raconte comment il a échappé à Auschwitz en s'évadant du camp de Beaune-la-Rolande, à 11 ans (13H15 LE DIMANCHE / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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C’est un témoignage d’une puissance rare. Joseph Weismann, 92 ans, raconte comment il s’est échappé du camp de transit de Beaune-la-Rolande, en 1942, alors qu’il n’avait que 11 ans.

Le 16 juillet 1942, Joseph Weismann a 11 ans lorsque les policiers le raflent, lui et sa famille, à Montmartre. Envoyé au Vélodrome d’Hiver, puis au camp de transit de Beaune-la-Rolande, il est alors séparé de ses parents, qui seront déportés à Auschwitz.

Seul dans ce qui est devenu un "camp d’orphelins", il se lie d'amitié avec un autre enfant, de 11 ans lui aussi, Jo Kogan. Tous les deux, ils décident de s’évader. Joseph Weismann, aujourd’hui âgé de 92 ans, raconte aux équipes de "13h15 le dimanche" (X, #13h15) comme cela s’est déroulé.

"C'est terrible les barbelés, c'est terrible"

Pour parvenir à s’échapper du camp, Joseph et Jo choisissent minutieusement l’heure de l’évasion. "Il y a une heure où le camp est vide, c’est quand on distribue le repas. Comme on n’avait qu’un repas par jour, tout le monde crève de faim. A midi pile, le camp était vide et là, on a attaqué notre évasion", confie-t-il.

Mais pour sortir, pas le choix, il faut affronter les barbelés qui entourent le camp. "Les barbelés dans les camps sont inextricables, impénétrables. Avec nos petites mains tendres, on se fait une espèce de tunnel en écartant les barbelés, de manière à essayer de se glisser dedans. C’est terrible les barbelés, terrible", explique Joseph Weismann, quatre-vingt-un ans après les faits. Les deux amis parviennent, au terme d’un effort de plusieurs heures, à fuir Beaune-la-Rolande, puis à rejoindre Paris.

Le douloureux souvenir de la cloche

Arrivé dans la capitale, le petit Joseph se retrouve seul après que son ami a retrouvé une tante dans le XXe arrondissement. Il explique avoir confié son destin à un orphelinat avant d’attendre longuement le retour de ses parents, sans savoir où ils étaient ni s'ils reviendraient. "Je n’ai pas compris ce qu'il s’est passé dans les camps. J’ai su que la vie avait été très dure, qu’on les faisait beaucoup travailler, qu’ils étaient malades, qu’ils étaient malheureux... C’est tout, je ne savais rien d’autre", se souvient difficilement Joseph Weismann.

Toutes les semaines, des personnes se présentaient à l’orphelinat à la recherche de leur enfant, leur neveu ou le fils d'un ami. Ils sonnaient à la cloche pour signaler leur présence. Un souvenir extrêmement douloureux pour Joseph. "La cloche... c’était dur. Dès qu’elle sonnait, on disait tous 'c’est pour moi, c’est pour moi'...", se rappelle-t-il, en larmes, avant de poursuivre : "Simplement, il n’y a pas eu de 'pour moi'...".

Extrait de "Joseph", une série diffusée dans "13h15 le dimanche" le 1er octobre 2023.

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