Une motion de censure pour l’honneur
C’est un peu ce qu’il s’appelle être renvoyé à ses chères études. Comme prévu la motion de censure a été rejetée puisqu'elle n'a recueilli que 231 voix des 289 nécessaires. L'ensemble de la gauche et les trois députés du Modem l'ont tout de même votée. Pour autant François Fillon ne semble pas avoir été malmené par le discours du président du groupe PS à l’Assemblée, Jean-Marc Ayrault. Ce dernier entendait dénoncer l’inaction économique du gouvernement face à la crise.
Il a démarré son intervention en saluant les efforts des services publics qui travaillent pour réparer les dégâts de la tempête. Prévoyant qu'un "nouveau plan" de relance "devra être mis à l'étude", il a jugé qu'"il sera alors encore temps de s’inspirer des propositions de Martine Aubry", provoquant des applaudissements moqueurs sur les bancs de la droite.
Reprenant les grands axes du contre-plan présenté la semaine dernière par la patronne du PS, il a défendu un plan "global, massif et à effets immédiats". "Entendez-vous la colère qui monte dans le pays ? Elle s'exprimera massivement jeudi prochain" car "votre échec est là, et plutôt que de le reconnaître, vous préférez faire taire tous les contre-pouvoirs", a-t-il fait valoir en citant la réforme de l'audiovisuel public, la suppression programmée du juge d'instruction et "la limitation du droit d'amendement de l'opposition".
Plus que sur François Fillon, les critiques visaient plus directement Nicolas Sarkozy et son credo sur "je comprends les inquiétudes mais je poursuis les réformes".
C’est pourtant le Premier ministre qui est monté à la tribune ensuite pour répondre point par point aux attaques de l’opposition qui avait fait le plein dans ses rangs à l’Assemblée. Il a affirmé que cette motion tombait mal et tombait tard. Il a rappelé toutes les actions du gouvernement depuis le début de la crise et la chute de Lehman Brothers en septembre dernier. Il a également retourné les propositions du plan relance du PS, estimant qu’elles ne feraient qu’aggraver les choses et qu’il s’agissait de mesures politiques et non liées à la conjoncture.
_ Moquant une gauche "tiraillée par les divisions'' François Fillon a pointé les contradictions du PS, en citant les critiques de François Rebsamen sur le contre-plan de Martine Aubry. "Dès que nous en aurons terminé avec cette motion de censure, nous allons continuer de servir la France'', a-t-il conclu, ovationné par l'ensemble des députés de la majorité.
Anne-Laure Barral avec agences
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