Cet article date de plus de dix ans.

Une campagne des Jeunes socialistes contre la Manif pour tous fait polémique

"S'il avait appris à l'école qu'une femme n'est pas un objet, il ne l'aurait peut-être pas violée". C'est un des slogans chocs d'une campagne internet du Mouvement des jeunes socialistes contre la Manif pour tous. Campagne qui a provoqué l'indignation, notamment à droite.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran d'un des visuels de la campagne des Jeunes socialistes, diffusé sur Twitter. (MJS)

Alors que les partisans de la Manif pour tous défilaient à Paris, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) a lancé, dimanche 5 octobre, une campagne publicitaire sur internet pour soutenir la sensibilisation, dès l'école, à l'égalité hommes-femmes.

Les images et slogans de cette campagne ont soulevé un tollé, notamment à droite, mais la présidente du MJS, Laura Slimani, n'entend pas "s'excuser d'être de gauche". Récapitulatif.

Acte 1 : le MJS lance sa campagne 

Les Jeunes socialistes annoncent, par communiqué, dimanche 5 octobre, leur intention de se mobiliser contre "l’offensive réactionnaire de la droite et le rassemblement de la Manif pour tous", qui défile le même jour à Paris et dans d'autres villes de France pour "défendre le mariage traditionnel".

Le MJS lance sur les réseaux sociaux "une série de visuels" pour rappeler qu'il soutient l'apprentissage de l'égalité hommes-femmes dès l'école. Cette campagne s'appuie sur quelques slogans chocs comme : "S'il avait appris à l'école qu'une femme n'est pas un objet, il ne l'aurait peut-être pas violée". 

Un autre visuel proclame que la lutte contre la violence conjugale passe aussi par l'école.

Enfin, un troisième juge nécessaire la lutte contre l'homophobie au sein des établissements scolaires.

Acte 2 : tollé à droite

Dès dimanche soir, les réactions ne se font pas attendre à droite. Le délégué national des Jeunes populaires, Jonas Haddad, dénonce la campagne sur son compte Twitter :

Mais l'UMP n'est pas seule à réagir. Joseph Macé-Scaron, qui dirige la rédaction de Marianne, ironise :

Enfin, les détournements fleurissent, comme celui tweeté par le président du groupe UMP au Grand-Quevilly, Alexis Ringot. Une référence à l'affaire du Sofitel de New York, où une femme de chambre, Nafissatou Diallo, avait accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle.

Acte 3 : la présidente du MJS assume

Contactée par francetv info, la présidente du MJS Laura Slimani "assume". Non, elle ne regrette rien, bien au contraire : "Je m'étonne, déclare-t-elle, de réactions aussi violentes alors qu'il s'agit juste de soutenir l'action du gouvernement à l'école pour l'égalité des sexes et contre l'homophobie, sachant que les jeunes homosexuels se suicident plus que les autres jeunes de leur âge."

Et de conclure : "On ne gagne aucun combat en s'excusant d'être de gauche. Et il faut assumer de mettre en œuvre le programme pour lequel on a été élu si on veut retrouver nos électeurs."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.