Une campagne des Jeunes socialistes contre la Manif pour tous fait polémique
"S'il avait appris à l'école qu'une femme n'est pas un objet, il ne l'aurait peut-être pas violée". C'est un des slogans chocs d'une campagne internet du Mouvement des jeunes socialistes contre la Manif pour tous. Campagne qui a provoqué l'indignation, notamment à droite.
Alors que les partisans de la Manif pour tous défilaient à Paris, le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) a lancé, dimanche 5 octobre, une campagne publicitaire sur internet pour soutenir la sensibilisation, dès l'école, à l'égalité hommes-femmes.
Les images et slogans de cette campagne ont soulevé un tollé, notamment à droite, mais la présidente du MJS, Laura Slimani, n'entend pas "s'excuser d'être de gauche". Récapitulatif.
Acte 1 : le MJS lance sa campagne
Les Jeunes socialistes annoncent, par communiqué, dimanche 5 octobre, leur intention de se mobiliser contre "l’offensive réactionnaire de la droite et le rassemblement de la Manif pour tous", qui défile le même jour à Paris et dans d'autres villes de France pour "défendre le mariage traditionnel".
Le MJS lance sur les réseaux sociaux "une série de visuels" pour rappeler qu'il soutient l'apprentissage de l'égalité hommes-femmes dès l'école. Cette campagne s'appuie sur quelques slogans chocs comme : "S'il avait appris à l'école qu'une femme n'est pas un objet, il ne l'aurait peut-être pas violée".
" S’il avait appris à l’école qu’une femme n’est pas un objet, il ne l’aurait peut-être pas violée " #Ouiàlégalité pic.twitter.com/hixX8dN21H
— MJS (@JeunesSocialist) 5 Octobre 2014
Un autre visuel proclame que la lutte contre la violence conjugale passe aussi par l'école.
" S’il avait appris l’égalité femmes/hommes à l’école, il ne l’aurait peut-être pas frappée "#Ouiàlégalité pic.twitter.com/rUA3stSIBj
— MJS (@JeunesSocialist) 5 Octobre 2014
Enfin, un troisième juge nécessaire la lutte contre l'homophobie au sein des établissements scolaires.
S’il avait pu être accompagné à l’école, il vivrait peut-être mieux son homosexualité. #Ouiàlégalité pic.twitter.com/QdaRXS2L0n
— MJS (@JeunesSocialist) 5 Octobre 2014
Acte 2 : tollé à droite
Dès dimanche soir, les réactions ne se font pas attendre à droite. Le délégué national des Jeunes populaires, Jonas Haddad, dénonce la campagne sur son compte Twitter :
Cette affiche des @JeunesSocialist est un pur scandale. Un nouveau dérapage après Sarkozy en hitler #mjs #ps pic.twitter.com/qV4H8ZTF3X
— Jonas Haddad (@jonashaddad) 5 Octobre 2014
Mais l'UMP n'est pas seule à réagir. Joseph Macé-Scaron, qui dirige la rédaction de Marianne, ironise :
Maintenant l'affiche du MJS, rassurez-moi, c'est un fake, j'espère ? #amalgame pic.twitter.com/rGL0B8btFZ
— Mace-Scaron Joseph (@MaceScaron) 6 Octobre 2014
Enfin, les détournements fleurissent, comme celui tweeté par le président du groupe UMP au Grand-Quevilly, Alexis Ringot. Une référence à l'affaire du Sofitel de New York, où une femme de chambre, Nafissatou Diallo, avait accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle.
Acte 3 : la présidente du MJS assume
Contactée par francetv info, la présidente du MJS Laura Slimani "assume". Non, elle ne regrette rien, bien au contraire : "Je m'étonne, déclare-t-elle, de réactions aussi violentes alors qu'il s'agit juste de soutenir l'action du gouvernement à l'école pour l'égalité des sexes et contre l'homophobie, sachant que les jeunes homosexuels se suicident plus que les autres jeunes de leur âge."
Et de conclure : "On ne gagne aucun combat en s'excusant d'être de gauche. Et il faut assumer de mettre en œuvre le programme pour lequel on a été élu si on veut retrouver nos électeurs."
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