Un député UMP critique le ministre de l’Immigration
"Depuis le début de l'année, le ministre de l'Immigration, Brice Hortefeux, et le député Frédéric Lefebvre, accusent les associations soutenant les personnes immigrées en situation précaire d'être responsables des incidents et révoltes dans les centres de rétention […] Une accusation un peu rapide, indigne et injuste". Voici ce que déclare le député UMP des Yvelines dans le journal Le Monde paru ce jour. Etienne Pinte revient sur les derniers épisodes survenus autour des centres de rétentions de sans papiers et souhaite prendre la défense des associations.
Le rappel des faits
Le 22 juin dernier, un incendie ravage le centre de rétention de Vincennes au lendemain du décès d’un retenu tunisien de 41 ans. Quatre personnes sont mises en examen et une polémique éclate alors entre les associations d’aide aux sans papiers et le gouvernement. Le 2 août, un nouveau feu se déclare cette fois-ci dans le centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Deux personnes sont d’abord accusées de l'avoir allumé avec les matelas de leur chambre. Elles sont ensuite relaxées par le tribunal correctionnel mais la ministre de la Justice, Rachida Dati, fait appel de la relaxe.
De son côté, Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, dépose plainte contre le président de l’association SOS Soutien aux sans-papiers. Il l’accuse d’avoir appelé à « brûler » les centres. Lundi 4 août, on peut lire dans les colonnes du journal Le Parisien la déclaration suivante de Rodolphe Nettier, président de l’association : « Notre mot d’ordre, c’est de brûler les centres. On assume puisque c’est de la légitime défense en réponse à la violence des autorités qui enferment des gens qui n’ont rien fait ». Mais l’intéressé, lui, nie avoir tenu ses propos.
Deux jours après, un collectif d’associations dont Réseau Education sans frontières, la Cimade ou encore SOS Soutien aux sans-papiers dénonce « une chasse au bouc émissaire » menée par Brice Hortefeux. Celui-ci a par ailleurs interdit une manifestation aux abords du centre du Mesnil-Amelot, reprochant à une association ses appels à l’incendie.
Aujourd’hui, Etienne Pinte, député de la majorité, n’hésite pas à tacler le gouvernement. Il rappelle entre autres que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, publiait en 2005 un décret limitant à 145 le nombre de personnes placées dans une centre alors que celui de Vincennes en a accueilli jusqu’à 180. De son côté, l'association SOS Soutien aux sans-papiers "salue le courage et la lucidité du député remettant en cause les accusations de son gouvernement visant à criminaliser les associations de soutien aux sans-papiers".
Alexis Piaton, avec agences
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