UMP: le triumvirat prend la direction, Chatel secrétaire général

L'UMP aura donc quatre chefs. Le bureau politique s'est réuni pendant deux heures ce mardi pour décider le nom du successeur de Jean-François Copé à la tête du parti. L'ancien leader a démissionné à cause de l'affaire Bygmalion il y a deux semaines. Ce sera en fait quatre noms, issus d'un compromis. Le triumvirat (Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon) prend la "direction provisoire " de l'UMP et Luc Chatel est nommé secrétaire général.

"Ce n'est pas une mission de direction, c'est une mission de transition" (Jean-Pierre Raffarin)

Cette proposition, faite par le triumvirat, a été acceptée à l'unanimité. "Seule une décision unanime nous permet de repartir de l'avant ", a insisté Alain Juppé, tandis que Jean-Pierre Raffarin s'est exclamé : "L'UMP est sauvée ". Les trois anciens Premiers ministres assureront l'intérim politique, pendant que Luc Chatel s'occupera du fonctionnement quotidien du parti, sous l'autorité du triumvirat.

Jean-François Copé a réagi à ce compromis en expliquant que c'était "la formule de la sagesse ", estimant : "L'esprit d'union a prévalu et je crois que c'était très important. Dans cette période que nous traversons, il était capital de penser d'abord à nos militants, à nos sympathisants et à tous les Français et les Françaises de droite, de centre-droit, qui partagent nos valeurs, nos combats et qui, naturellement, attendent de notre formation politique qu'elle soit rassemblée ". Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l'Essonne a également estimé que cette direction à quatre était une sage résolution. 

Election en novembre

"Il y a eu un vote unanime sur une résolution qui précise le rôle, la place des anciens Premiers ministres, le calendrier, le périmètre de leur action qui est très important ", a dit à Reuters le député Bernard Accoyer. Les trois anciens Premiers ministres ont en outre reçu pour mandat de "rendre compte ou soumettre, selon leur importance, (...) des décisions administratives et financières urgentes qui s'imposeraient du fait de la situation du mouvement ".

"En 15 jours, l'UMP est sortie de la crise" (Eric Ciotti)

Les échanges ont été corrects ont confié les différents participants, notamment Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes. "Ce soir nous avons franchi une étape importante, franchissant une haie l'une après l'autre ", a confié le député à France Info, "ce soir, nous sommes déjà dans la reconstruction ". L'UMP doit désormais organiser un congrès pour désigner le nouveau patron. La date de ce congrès sera déterminée lors du prochain bureau politique qui aura lieu dans une semaine. Certains évoquent mi-novembre, soit un mois après la première date prévue en octobre. Un délai qui permettrait de ne pas élire le nouveau chef du parti pendant les élections sénatoriales.